Tout comme la danse de baroud de Ouargla, où cette danse avec crotales de Biskra, où plus encore celle des Chaouis, la région de Tlemcen, elle, conserve son Alaaoui', et son Es-saf'. Parler de l'art populaire plus précisément de la danse, c'est évoquer un répertoire immense dans ce sens, gardé envieusement par des hommes qui ont veillé à sa transmission, depuis des générations. Un legs que nul n'est prêt à abandonner, car l'abandonner amène les peuples à s'éloigner de leurs racines et se dépouiller du sentiment de leurs origines. Ceci explique que l'Algérie, à travers les siècles, a su garder son visage d'antan que l'on peut découvrir lors des réjouissances populaires qu'entraînent chaque mariage et chaque fête. Depuis toujours, les Algériens ont préféré se grouper pour former des cercles qui garantissaient leurs coutumes et leurs traditions. C'est du folklore qu'il s'agit. Transmis de génération à l'autre, ce qui l'encourage a demeurer le même, depuis longtemps. Principes de similitude, le folklore illuminait les traditions de chaque groupe, chaque tribu, chaque société qui compose les régions du pays. En effet, ce langage corporel, permet de mieux percevoir l'identité nationale. D'ailleurs n'a-t-on pas dit que de la transe à la danse, il n'y avait qu'une allure. Sur le plan El Alaoui, les cheikhs animent les festivités à l'occasion des noces, waadate' bendir et guesba' donnent richesse à cette danse forte en percussion, rythmes et expressions, exécutée par plusieurs danseurs guidés par un meneur. Ces derniers se tiennent coude à coude, comme soudés les uns aux autres en scandant leurs corps. C'est sans doute la danse la plus fascinante d'Algérie avec son rythme qui fait songer au mouvement d'un chameau possédé par quelque démon intérieur. Sous le titre el Al-laoui', en référence à cette danse éternelle d'essence bédouine, l'ensemble de la région de Tlemcen a gardé et protège encore la gestuelle danse qui a été très appréciée, même en Europe, lors des différentes manifestations. Elle s'effectue en groupe cohérent, en ligne ou en cercle, avec des tohu bohus passionnés d'épaules et des coups répétés du pied, que rythme la voix du meneur. La musique est exécutée par un quatuor formé par deux flûtes et deux derboukas, le port du bâton, lors du déroulement de la danse, demeure essentiel car il symbolise l'âme de la tribu. C'est une attraction de choix très bien appréciée.