D'ici fin 2012, le paiement de certaines factures sur les distributeurs automatiques de billets DAB, sera possible. Selon l'APS qui cite Mme Nawel Benkritly, la directrice générale de la société d'automatisation des transactions interbancaires de la monétique, SATIM, il y a des sociétés de téléphonie et de distribution de l'eau intéressées pour faire payer leurs factures sur les DAB. Dans ce contexte, assure la même responsable, des dispositions sont en cours pour mettre à niveau l'aspect technique pour que ces distributeurs puissent accepter le paiement de facture. «Normalement ça doit se faire d'ici la fin de l'année» a assuré Mme Benkritly. Cette dernière qui s'exprimait en marge d'une réunion, jeudi, entre les banquiers autour d'un projet de création d'une instance de supervision de la monétique en Algérie, a souligné que cette nouvelle prestation de la Satim va permettre aux clients d'utiliser les DAB pour le paiement et non pas pour le retrait du cash. En 2011, plus de 6 millions de transactions de retrait électronique ont été enregistrées contre moins de 10.000 transactions de paiement, selon la même responsable. Pour limiter l'utilisation du cash, le développement de la monétique en Algérie, engagé depuis 2004, a permis la délivrance jusqu'à ce jour d'un million de cartes de paiement offertes par 18 banques adhérentes, 5 millions de cartes de retrait, l'installation de 1.500 DAB auprès des banques et d'agences postales et de 4.000 TPE (terminaux de paiement électronique). Mme Benkritly souligne toutefois qu'il y a un gros travail qui reste à faire pour convaincre les commerçants d'accepter les TPE car ils craignent toujours que le paiement électronique soit un moyen au service du fisc pour contrôler la traçabilité de leur chiffre d'affaires. Pourtant, soutient la même responsable, ces commerçants auront, s'ils utiliseraient les TPE, «une meilleure traçabilité et sécurité de leur argent, une comptabilité interne automatique et un paiement garanti». D'autre part lors d'une réunion jeudi au siège du ministère des finances, des banquiers se sont accordés sur la nécessité d'installer dans les plus brefs délais une instance indépendante de supervision du système de paiement électronique en Algérie. Assurée jusque là par la Satim, cette mission «devrait être désormais confiée à un Groupement d'intérêt économique (GIE), à l'instar de ce qui ce fait de part le monde», ont recommandé ces financiers. Selon M. Trabelsi, Délégué général de l'ABEF (Association des banques et établissements financiers), «avec l'accroissement, aujourd'hui, du nombre des intervenants dans la place financière et commerciale, nous avons besoin de séparer la mission purement commerciale de la monétique et celle de la supervision». Pour cela «nous avons besoin de créer une instance qui n'existe pas encore chez nous: un GIE qui soit à but non lucratif et dont le conseil d'administration regroupera et la Banque centrale et les 21 banques publiques et privées activant en Algérie», a-t-il précisé. Le Conseil d'administration de la Satim, actuellement unique instance responsable de la gestion de la monétique en Algérie, est de son côté composé de huit banques seulement alors que la Banque centrale n'y est pas. Le GIE escompté se chargera de «définir le mode de fonctionnement de la monétique, les règles de sécurité à mettre en place, les arbitrages et la supervision du système de paiement électronique», a détaillé M. Trabelsi. Interrogé par l'APS sur le délai fixé par les banquiers pour mettre en place ce groupement, il a répondu que ça devait ce faire «très bientôt, probablement avant la fin de l'année».