Alors qu'elle avait lancé, en juillet dernier, la réservation d'avion, payer son essence ou acheter son ticket de métro avec sa carte interbancaire (CIB), la directrice de la Société d'automatisation des transactions interbancaires et de la monétique (Satim), Mme Newel Benkritly, vient d'annoncer qu"Il y a des sociétés de téléphonie et de distribution de l'eau intéressées pour faire payer leurs factures sur les DAB. Aujourd'hui nous sommes en train de mettre à niveau l'aspect technique pour que ces distributeurs puissent accepter le paiement de factures". Ainsi, on n'aurait plus à aller à la Poste ou aux entreprises concernées pour payer ses factures. Le paiement de certaines factures par les distributeurs automatiques de billets (DAB) sera donc possible d'ici à la fin de l'année, selon la directrice de la Satim. La responsable de la Satim tient à expliquer que cette nouvelle prestation "permettra aux clients d'utiliser les DAB pour le paiement et non pas pour le retrait du cash". Cette déclaration a été faite lors d'une réunion entre les banquiers autour d'un projet de création d'une instance de supervision de la monétique en Algérie. En effet, des banquiers, réunis jeudi au siège du ministère des Finances à Alger, se sont accordés sur la nécessité d'installer dans les plus brefs délais une instance indépendante de supervision du système de paiement électronique en Algérie. Assurée jusque-là par la Société des transactions interbancaires et de la monétique, cette mission "devrait être désormais conférée à un Groupement d'intérêt économique (GIE), à l'instar de ce qui se fait de par le monde", ont recommandé ces financiers."Aujourd'hui , avec l'accroissement du nombre des intervenants sur la place financière et commerciale, nous avons besoin de séparer la mission purement commerciale de la monétique et celle de la supervision", a préconisé M. Trabelsi, Délégué général de l'ABEF (Association des banques et établissements financiers). Pour cela "nous avons besoin de créer une instance qui n'existe pas encore chez nous: un GIE qui soit à but non lucratif et dont le conseil d'administration regroupera la Banque centrale et les 21 banques publiques et privées activant en Algérie", a-t-il précisé. Le Conseil d'administration de la Satim, actuellement unique instance responsable de la gestion de la monétique en Algérie, est de son côté composé de huit banques seulement alors que la Banque centrale n'y est pas. "La Satim ne peut pas continuer à être juge et partie", a de son côté lâché la directrice général de Satim, Mme Nawel Benkritly. Selon quelques indiscrétions, cette nouvelle entité devait voir le jour probablement avant la fin de l'année. En tous les cas, côté chiffres de la Satim, il est utile de savoir qu'en 2011, plus de 6 millions de transactions de retrait électronique ont été enregistrées contre moins de 10.000 transactions de paiement, selon la directrice de cette société. L'utilisateur d'un DAB peut évidemment effectuer plusieurs retraits successifs pour avoir la somme voulue, à condition qu'elle ne dépasse pas le plafond du porteur attribué par sa banque et qui peut atteindre 80% de son salaire. Aujourd'hui, il peut acheter son ticket de métro dans les stations et, plus tard, payer quelques factures. Et toujours selon la directrice de la Satim, la mise en place de la monétique en Algérie, en 2004 pour limiter l'utilisation du cash, a permis la délivrance jusqu'à ce jour d'un million de cartes de paiement offertes par 18 banques adhérentes, 5 millions de cartes de retrait, l'installation de 1.500 DAB auprès des banques et d'agences postales et de 4.000 TPE (terminaux de paiement électronique). D'autre part selon, la première responsable de cette société spécialiste dans l'utilisation de la carte bancaire, "Il y a un gros travail qui reste à faire pour convaincre les commerçants d'accepter les TPE car ils craignent toujours que le paiement électronique soit un moyen au service du fisc pour contrôler la traçabilité de leur chiffre d'affaires".