Les commerçants de la ville de Hamma Bouziane sont en colère contre la situation qui leur est faite «à cause du laisser-aller de la mairie». Rencontrés, hier, plusieurs d'entre eux, accompagnés des membres du bureau communal de l'Union des commerçants et artisans (UGCAA), nous ont décrit une situation chaotique et à la limite insupportable qu'endurent les commerçants en général et ceux qui produisent et écoulent leurs marchandises constituées de fruits et légumes frais, cette dernière corporation étant en voie d'extinction, disent-ils, à cause d'un manque d'encouragement des autorités municipales. Ainsi, M. Boudjadja Boudjemaa, coordinateur du bureau local de l'Ugcaa, n'a pas mâché ces mots en disant que «les commerçants de Hamma Bouziane souffrent de plusieurs problèmes dans le domaine de l'hygiène et qui sont la résultante d'une carence des services municipaux. Ces derniers ne font pas leur travail», a-t-il dit. Selon ses dires et ceux de ses collègues, cette carence apparaît surtout au niveau de l'artère principale de la ville, en l'occurrence l'avenue de l'ALN. Dans cette artère très fréquentée, où les commerces sont nombreux, les membres de cette corporation ne cessent de dire qu'ils sont envahis par la saleté et les immondices qui jonchent les trottoirs. Au niveau du quartier d'El-Ghirène, dans la rue de la Carrière, signalent nos interlocuteurs, la situation des commerçants est pire : des travaux d'aménagement urbain y ont été entrepris puis abandonnés et cette situation gêne beaucoup les riverains, notamment ceux qui y tiennent commerce, à cause de la boue qui caractérise cette rue pendant la saison des pluies et qui se transforme en poussière à l'arrivée de la saison sèche. «Nous avons entrepris, depuis une année, de nombreuses démarches auprès de l'APC, notamment pour la réfection de la route, déclarent les membres du bureau communal des commerçants, mais nos réclamations n'ont eu aucune suite. L'entrepreneur qui avait été chargé des travaux a quitté les lieux, on ne sait pourquoi, et les travaux n'ont pas été achevés». «Notre ville, appelée jadis Hamma plaisance, connaît une dégradation totale au point que ses citoyens la raillent en l'appelant désormais «Hamma nuisances», a ajouté un autre commerçant en expliquant que la production agricole a baissé dans ce jardin qui alimentait, dans le temps, toute la population constantinoise et les agriculteurs d'antan qui faisaient chaque matin la livraison des fruits et légumes frais sur la place et dans le chef-lieu de la wilaya n'existent plus. «Et tout cela, dit-il, c'est à cause de la carence des services municipaux qui n'ont pas aménagé d'espaces suffisants pour permettre aux producteurs d'écouler leurs marchandises». A la fin, nos interlocuteurs ont lancé un appel au président de l'APC pour prendre en charge ces problèmes, notamment pour l'aménagement d'une place marchande spacieuse permettant aux producteurs de fruits et légumes frais d'écouler leurs produits. Contacté, hier, le président de l'APC de Hamma Bouziane, M. Filali, était injoignable et tous les téléphones de ses collaborateurs étaient également fermés.