La situation au nord du Mali et au Sahel a été au menu de la réunion tenue mercredi à Nouakchott par les responsables militaires des pays du Cemoc (Comité d'état-major opérationnel conjoint). Plus concrètement, c'est la lutte contre les groupes terroristes qui ont pris pied dans cette partie du Mali qui a été au centre des discussions des chefs d'état-major des armées d'Algérie, de Mauritanie, du Mali et du Niger. Cette réunion, qui se tient dans le prolongement de la rencontre dimanche à Alger des chefs de la diplomatie de l'UMA dont les travaux ont été pratiquement axés sur les solutions à mettre en oeuvre pour le retour de la paix et la stabilité au Mali, a abordé plusieurs aspects liés à la lutte antiterroriste au Sahel. «Les chefs d'état-major (de la Mauritanie, d'Algérie, du Mali et du Niger) se sont penchés sur l'évolution de la situation sécuritaire dans le nord du Mali« durant une réunion qui s'est tenue à huis clos, a indiqué l'agence mauritanienne «AMI». Ils ont «examiné les moyens d'aider la République du Mali à recouvrer sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire national« dont le Nord est occupé par des groupes armés, essentiellement islamistes, ajoute l'agence. La réunion a également «pris les mesures nécessaires pour appuyer les capacités opérationnelles du Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cemoc), dont le siège est à Tamanrasset, pour faire face aux menaces sécuritaires communes et limiter l'expansion du crime organisé dans l'espace commun aux pays membres». Cette réunion se tient par ailleurs après celle des «5+5», également organisée au printemps dernier dans la capitale mauritanienne. On se rappelle que cette réunion avait été marquée par des prises de position pour le moins étonnantes de la France et de certains pays de la rive nord de la Méditerranée, «favorables» au paiement de rançons au groupes terroristes qui écument le Sahel, contrairement aux positions des pays maghrébins, dont l'Algérie, représentée à cette réunion par le chef d'état-major de l'ANP, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah. Selon un communiqué du ministère de la Défense, le chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), «effectue une visite officielle en Mauritanie, à partir de mardi, à l'invitation du général de division, Mohamed Ould Cheikh Mohamed El Ghazouani, chef d'état-major de l'armée de la République islamique de Mauritanie». Cette visite intervient dans le cadre de la tenue de la réunion ordinaire du Conseil des chefs d'états-majors des pays membres du Comité d'état-major opérationnel conjoint (Algérie, Mali, Mauritanie, Niger), a précisé la même source. Selon le ministère de la Défense, la rencontre de Nouakchott «est consacrée à l'examen et à l'analyse de la situation qui prévaut actuellement dans la sous-région, à la lumière des événements survenus, en vue d'entrevoir leurs retombées sur les pays concernés en termes de «lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée et insuffler davantage d'efficacité à la coopération et la coordination au sein du Comité d'état-major opérationnel conjoint«. La réunion du Cemoc coïncide, par ailleurs, avec celle des chefs de la diplomatie de l'UMA à Alger au cours de laquelle ils ont réaffirmé que la solution à la crise malienne ne peut être que politique et par le dialogue pour restaurer la souveraineté sur tout le territoire malien, ainsi que la lutte contre les groupes terroristes et leur éviction des villes maliennes du nord qu'ils tiennent en otage. Le Cemoc, mis en place en avril 2010, se réunit tous les six mois pour lutter notamment contre les activités des trafiquants transfrontaliers et des groupes terroristes au Sahel.