Après la concertation des chefs de la diplomatie de l'Union du Maghreb arabe (UMA), lundi dernier à Alger, sur la situation au Sahel et plus précisément sur la crise malienne, les chefs des armées des quatre pays du Champ (la Mauritanie, l'Algérie, le Mali et le Niger) se sont réunis hier à Nouakchott pour essayer de mettre en œuvre les mécanismes permettant d'aider le Mali à «recouvrer sa souveraineté». Selon l'Agence mauritanienne d'information (AMI), «les chefs d'état-major de la Mauritanie, d'Algérie, du Mali et du Niger se sont penchés sur l'évolution de la situation sécuritaire dans le nord du Mali lors d'une réunion à huis clos d'une journée à Nouakchott». Ils ont «examiné les moyens d'aider la République du Mali à recouvrer sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire national» dont le Nord est occupé par des groupes armés. La réunion a également «pris les mesures nécessaires pour appuyer les capacités opérationnelles du Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cemoc) pour faire face aux menaces sécuritaires communes et limiter l'expansion du crime organisé dans l'espace commun aux pays membres». Pour rappel, le Cemoc, qui regroupe les états-majors militaires des quatre pays, a été créé en avril 2010 et est basé à Tamanrasset. Il se réunit tous les six mois pour étudier les moyens de lutter contre les activités des trafiquants transfrontaliers et des groupes armés dans le Sahel. Le Cemoc est l'organisme le mieux indiqué pour chapeauter les opérations au nord du Mali dans le cas où une décision d'intervention sur le sol de ce pays vient à être prise. Mais cela ne peut se faire sans le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU à la demande formulée par l'Union Africaine. Mais avant toute intervention armée, une solution politique doit être trouvée à la crise de Bamako. La stabilité de l'Etat malien est à même de permettre des suites à entreprendre pour la reprise du contrôle du Nord-Mali. Au Nord, les trois villes et régions administratives, Tombouctou, Gao et Kidal, qui représentent plus de la moitié du territoire malien, sont occupées depuis fin mars par les groupes islamistes d'Ansar Eddine, Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique) et le Mujao (Mouvement de l'unité et du jihad en Afrique de l'Ouest- une dissidence de l'Aqmi). Le Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla), qui a été le premier à revendiquer la libération de ces régions du Nord avec l'aide d'Ansar Eddine, n'a plus le contrôle de ces villes après avoir été évincé par les groupes armés. Le gouvernement de transition mis en place à Bamako après le retrait des militaires putschistes, qui avaient renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré -précipitant la chute du Nord aux mains des islamistes- est totalement impuissant face à ces exactions. H. Y.