De nouveaux mécanismes militaires et sécuritaires ont été mis en place par le comité d'état-major opérationnel conjoint (CEMOC), représentant les armées des quatre pays du Sahel, l'Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Les mécanismes en question tendent à s'adapter et lutter, avec une efficacité à chaque fois améliorée, contre le développement et la diversification des activités terroristes par des groupes identifiés se réclamant d'Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Dans un dossier à paraître dans le prochain numéro de la revue El Djeich, publication éditée par l'Armée nationale populaire (ANP), des informations importantes seront fournies sur les mécanismes de lutte cités. Le dernier numéro de la revue nous annonce le pourquoi de la création du CEMOC. «Au regard de la complexité des problèmes de la région du Sahel, il était nécessaire de développer une approche globale fondée sur les aspects politique, militaire et sécuritaire», est-il ainsi écrit dans la revue. «Sur le plan militaire, le Comité d'état-major opérationnel conjoint (CEMOC) a été installé officiellement lors de la réunion de Tamanrasset, le 21 avril 2010», est-il rappelé. La revue El Djeich estime que «c'est le fruit d'une vision commune des chefs d'état-major des pays membres du comité». «La bande sahélo-sahelienne est marquée, depuis des années, par une intense activité terroriste animée par des groupes identifiés se réclamant d'Al qaida au Maghreb Islamique (AQMI), par toutes sortes de trafics illicites et différents phénomènes connexes», est-il rappelé. Le commandement du CEMOC est assuré par un officier général ou supérieur dénommé chef CEMOC. Le commandement du CEMOC est tournant, selon l'ordre alphabétique des pays membres ; le comité est constitué d'un état-major et de forces opérationnelles (composante terrestre et aérienne). L'état-major regroupe quatre cellules (opération, renseignement, logistique, transmissions) comptant chacune des officiers supérieurs issus des quatre pays signataires, est-il noté dans la revue El Djeich. Les unités de combat sont placées sous le contrôle opérationnel du chef du Cemoc, qui est actuellement le général Kanekomo Adamu, de la république du Mali. L'unité de fusion et de liaison C'est parce que le rôle de l'information à caractère sécuritaire est nécessaire et efficace pour exécuter les missions avec précision, comme l'a déclaré le chef du Cemoc, que l'UFL a organisé une visite au profit des représentants des médias des pays membres au siège du comité, le 12 septembre 2012, explique El Djeich. Le chef du Cemoc dira, pour ce qui est des missions de lutte, qu'elles sont du ressort des unités déployées aux frontières des Etats membres, qu'il s'agisse d'unités terrestres ou aériennes, avant de souligner le rôle des pays du champ, à leur tête l'Algérie, dans le succès de ce mécanisme, et la mobilisation des moyens matériels et logistiques, rappelle El Djeich. L'officier supérieur avait affirmé, rappelle encore El Djeich, que «le Cemoc est l'expression de la volonté commune des Etats membres d'éliminer le terrorisme, le crime organisé et ses réseaux connexes et de respecter les engagements pris». L'intervention sur une longueur de 1956 km et une profondeur de 933 km L'espace de prédilection d'AQMI est d'une étendue importante, d'où la nécessité de coordination des efforts dans la lutte contre l'organisation terroriste. C'est ainsi que pour le chef du Cemoc, l'intervention du comité a pour théâtre l'espace commun d'activité opérationnelle qui est une bande désertique s'étalant sur une longueur de 1956 km et une profondeur de 933 km, rappelle El Djeich dans son dossier. Ouverte dans sa plus grande partie, cette zone est entrecoupée en son milieu par les monts de Tigharghar et de Tadhak qui occupent le Mali, l'est d'Adrar-Bous (Niger), comme elle est limitée à l'ouest par Chegga (Mauritanié), est-il noté. «La disponibilité de nombreuses sources d'eau dans cette zone d'accès facile a fait qu'elle soit le point de convergences des populations nomades comme on y retrouve quelques sites militaires, est-il ajouté. Les activités et les missions du commandement du Cemoc sont axées sur la mise en place et l'activation des réseaux de transmissions du Cemoc, la disponibilité des cartes opérationnelles et de sécurité, la collecte du renseignement sécuritaire à partir des sources des pays membres, le suivi des activités et la mise à jour de l'état des effectifs des groupes terroristes opérant dans la zone commune d'activité opérationnelle. Plus largement, dans le Sahel, elles portent sur la préparation et l'adoption de modèles de documents opérationnels et la remise de documents opérationnels aux commandements des unités du Cemoc, la planification de patrouilles de reconnaissance aérienne et de patrouilles mixtes terrestres ainsi que l'organisation de séances de travail entre l'état-major du Cemoc et ses unités, à l'exemple de celles qui ont réuni l'état-major Cemoc et l'état-major du groupement des forces du Niger, le 25 mai 2010, à In Guezzam, le 20 octobre 2010, à Bordj Badji Mokhtar, le 29 octobre de la même année, à In Guezzam et, avec le commandement d'état-major du groupement des forces du Mali, le 28 mai 2010, note la revue El Djeich. Des opérations ont déjà été exécutées, dont les opérations de reconnaissance aérienne menées, à la fin de l'année 2010, au niveau des zones frontalières et certaines zones qui connaissent un mouvement inhabituel, sur informations collectées du champ, rappelle El Djeich. La mise à jour de l'état des effectifs des groupes terroristes, sur la base du renseignement, reflète l'échange, en la matière, entre les pays du Sahel. La coopération permet d'évaluer la composante et les moyens dont disposent les terroristes dans la région. C'est ainsi que la revue El Djeich rappelle, dans son dossier, qu'après la clôture de la conférence internationale sur le terrorisme, la criminalité organisée et le développement, qui s'est tenue en Algérie, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération malien, Soumeylou Boubeye Maiga, a déclaré dans une conférence de presse que le Cemoc, qui est basé à Tamanrasset, enregistre des progrès considérables en matière de coordination dans la lutte contre le terrorisme entre les pays du champ de la région du Sahel, avant d'indiquer qu'il reste à cet organisme d'établir des liens opérationnels sur les questions liées aux opérations militaires conjointes».