La solennité était de mise, samedi soir à la salle des glaces, au siège de la wilaya, à l'occasion de la cérémonie de départ en retraite d'une première vague de 69 gardes communaux. Une réception a été offerte en leur honneur. C'était la moindre des choses que pouvaient faire les autorités publiques à l'égard de ces hommes qui ont donné beaucoup d'eux-mêmes au service du pays dans les années les plus sombres que l'Algérie a traversé après l'indépendance. Un vibrant hommage leur été rendu par le wali d'Oran, Boudiaf Abdelmalek, en particulier, qui leur a exprimé toute la gratitude et la reconnaissance de l'Algérie pour leurs loyaux services rendus au pays. Le chef de l'exécutif de la wilaya a vivement salué les agents de ce corps paramilitaire qui ont consenti d'immenses sacrifices durant la décennie noire. Il a par ailleurs, réitéré son engagement à accorder des aides pour la construction d'habitations rurales au profit d'une quarantaine de demandeurs parmi des gardes communaux de la wilaya, saluant au passage, la direction de l'Administration locale pour l'effort qu'elle a fourni pour prendre en charge leurs doléances. Dans le même chapitre du logement au profit de ce corps, Abdlemalek Boudiaf, n'a pas omis d'insérer une mise au point : « Désolé, moi je ne fais pas dans le système des quotas. Je suis tout à fait disponible à aider les gardes communaux dans l'octroi de logements de type rural, et même social et promotionnel - pourquoi pas-, en étudiant les dossiers au cas par cas, c'est-à-dire à titre individuel. Mais il est hors de question d'attribuer des quotas. Je suis contre ce mode d'emploi qui crée plus de problèmes qu'il n'en résout », a précisé le wali. Ainsi, des attestations d'honneur ont été remises aux 69 agents de la garde communale de la wilaya d'Oran admis à la retraite, en signe de reconnaissance à ce corps de sécurité qui a servi dignement le pays. Des chèques symboliques ont été également remis à ces gardes communaux, qui ont fait valoir leur droit à la retraite après un minimum de 15 ans de service. Lors de la cérémonie organisée à l'initiative du chef de l'exécutif de wilaya, on notait la présence, notamment, des autorités locales civiles et militaires, des chefs de daïra, les directeurs de l'exécutif et de députés des deux chambres. « Les demandes de retraite ont été validées et transmises à la Caisse nationale de retraite (CNR) pour ces 69 agents qui ont accompli dignement leurs années de service. Ces derniers ont bénéficié de 5 autres années rachetées par l'Etat pour le calcul de leur pension de retraite », a déclaré le délégué de la garde communale de la wilaya d'Oran, Ziat Boutouchent, en marge de la cérémonie. Il a également indiqué que le délai de dépôt des dossiers de retraite des gardes communaux reste ouvert jusqu'au 30 décembre prochain. Quelque 74 autres dossiers constituant la deuxième vague des départs en retraite sont en cours de traitement, a-t-il ajouté, estimant à 1.300 le nombre d'agents de ce corps de sécurité, au niveau local. Il y a lieu de rappeler que quelque 30.000 gardes communaux devront bénéficier d'une retraite exceptionnelle, avait annoncé la directrice générale des Ressources humaines et de la formation au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Un logiciel permettant de faire le traitement des dossiers des éléments de la garde communale avait été transmis aux 48 wilayas. Les walis ont été instruits de se pencher sur ce dossier dans le but d'arrêter les effectifs appelés à connaître un nouveau redéploiement et ceux qui seront mis à la retraite. Il est à rappeler également, que depuis juin dernier et à la faveur de la promulgation du décret présidentiel n°11-89 du 22 février 2011, il y a eu transfert du pouvoir de tutelle sur le corps de la garde communale, au ministère de la Défense nationale. La multiplication des gestes par les pouvoirs publics envers ce corps paramilitaire est intervenue après une série d'actions de protestations menées par les gardes communaux pour réclamer plus de considération et de reconnaissance. Il est à noter enfin, que la garde communale, créée en 1994 pour appuyer les autres services de sécurité, dans la lutte antiterroriste, compte actuellement un effectif de 90.000 hommes à travers le pays.