Le wali d'Oran, Abdelmalek Boudiaf, a déclaré jeudi soir, lors d'un briefing de l'exécutif, qu'il existe un petit milieu mafieux ayant des points d'ancrage au sein de certaines administrations locales, dont l'OPGI, qui agit dans l'ombre et à de sombres desseins pour ériger divers obstacles à l'exécution du projet de réhabilitation des immeubles du vieux bâti au centre-ville d'Oran. Les agressions dont ont été victimes, dernièrement et en plein chantier, les ouvriers d'une entreprise italienne, et qui ont poussé ceux-ci à observer un arrêt de travail en guise de protestation contre le climat d'insécurité, auraient un rapport, de près ou de loin, avec ce même «groupe d'intérêt», a laissé entendre le wali. «Nous disposons de fortes présomptions et d'indices convergents sur l'implication de ce groupe d'individus dans les actes de harcèlement et de sabotage. Ces personnes (les mis en cause) sont connues par nos services et feront l'objet de plainte auprès de la police», a-t-il ajouté sur un ton implacable. Sur les «motivations» précises de ces «présumés trublions», le wali s'est montré réservé, préférant a priori attendre les conclusions de l'enquête qui sera diligentée par les services de renseignement avant de se prononcer. L'on retiendra, dans la même mise au point faite par le wali, que les Italiens sont revenus à de meilleurs sentiments et ont repris le travail de manière totale suite aux assurances du chef de l'exécutif, notamment celles concernant la mise en place de points de contrôle de police statiques à hauteur de ces chantiers. Trois entreprises, italienne, espagnole et française, ont été, pour rappel, choisies pour mener à bien l'opération de réhabilitation du patrimoine bâti de la ville d'Oran. Pas moins de 336 immeubles sont concernés par cette opération pour laquelle les pouvoirs publics ont consacré un fonds spécial de plus de 821 millions de dinars. Ce qui représente un total de 6.607 logements et une population touchée de 33.000 habitants. C'est dire l'importance et l'impact attendus sur la qualité du cadre de vie de la population à travers cette opération qui est loin de se limiter à «une simple opération de lifting des façades» pour reprendre les termes utilisés par le chef de l'exécutif de la wilaya. Le boulevard de l'ANP (Front de mer) compte, à lui seul, quelque 36 immeubles à réhabiliter, soit 643 logements, pour une enveloppe budgétaire de près de 67,75 millions de dinars.