Aujourd'hui, dans le monde, les titres d'identité biométriques à carte à puce se déploient massivement. En Algérie, les premiers passeports biométriques sont actuellement livrés au niveau de quelques daïras pilotes. La procédure du dépôt est assez simple : pour prendre un rendez-vous, il faudra se contenter du téléphone, l'Email étant juridiquement absent des nouveaux textes. Le demandeur se présentera, par la suite, au service des passeports muni des pièces administratives demandées. Ses «données biométriques» seront alors prélevées. Ainsi, même si les arrêtés du 04 avril 1977 et du 17 novembre 1979 fixant respectivement les modalités de demande et délivrance de passeports n'ont pas été modifiés, le passeport «ordinaire» n'est plus. En effet, dans les textes juridiques relatifs aux titres de voyages des ressortissants algériens mentionnés sur le site web du Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Locales, aucun terme se rapportant aux technologies biométriques, n'est indiqué. Pourtant, pour se mettre en conformité avec les recommandations de l'Organisation Internationale de l'Aviation Civile dont le but est de lutter contre la falsification des passeports, un règlement fixant les normes minimales appliquées dans la collecte et le stockage, dans la carte à puce, des empreintes digitales et photos numérisées du visage du titulaire, doit être adopté. Mieux encore, aucun texte n'indique le lieu ou la manière avec laquelle seront enregistrées les données biométriques. Cette question est d'une importance primordiale dans la mesure où le procédé de conservation des données doit garantir la fiabilité du lien entre le passeport et son détenteur lors du contrôle des frontières. Ce dernier peut s'effectuer soit par la création d'un fichier central du titulaire ou par une simple authentification-comparaison entre les doigts du détenteur et le support de stockage qui lui est personnel. En effet, une bonne protection fait que l'information biométrique ne soit stockée que dans une carte à puce qui reste la propriété du porteur du titre et que les données biométriques ne puissent être extraites de la carte. Le risque de l'usurpation de l'identité numérique sera alors minimisé et non pas éliminé. Finalement, l'adoption d'une loi sur l'identité numérique s'avère impérative. Elle comblera alors toutes les nombreuses lacunes concernant les conceptions et usage des différents titres d'identités biométriques.