L'hydre de la drogue ne cesse d'étendre ses tentacules pour piéger, de plus en plus, de jeunes en Algérie. Au centre-ville d'Oran, non loin du petit jardin de la rue Larbi Ben Mhidi à Miramar, des enfants âgés de 8 à 12 ans, s'adonnent à cette pratique, au vu et au su de tous. Des sachets contenant de la colle en main, ces derniers se mettent à inhaler en groupe et ne s'en cachent pas. La fin du mois dernier deux jeunes hommes âgés de 20 et 22 ans, sous l'effet de la colle, ont été victimes de chute au niveau des falaises, (pont Zabana). Evacués vers le service des UMC de l'hôpital d'Oran, l'un des deux a succombé alors que l'autre se trouve toujours au service de réanimation dans un état critique. Ces adolescents se trouvaient en haut d'une falaise au moment où ils ont perdu l'équilibre. En effet, l'usage de la drogue a tendance à gagner du terrain à Oran. La tentation et le plaisir restent derrière un nombre important de cas de consommations de drogue sous ses différentes formes. Ce fléau s'accentue et s'aggrave, de plus en plus, et touche même les mineurs par l'inhalation de la colle, les psychotropes etc. 10% des écoliers inhalent de la glu, selon les bilans les plus récents du centre de lutte contre les intoxications. Ils inhalent aussi des solvants. Conscients de la vulnérabilité de ces jeunes, les dealers jettent, parfois, leur dévolu sur les environs des lycées et collèges pour écouler leur marchandise. En général, certains jeunes de milieu social aisé découvrent la drogue par curiosité et imitation. C'est pour eux un moyen de distraction qu'ils peuvent se procurer facilement. Des stratagèmes très élaborés sont utilisés pour attirer, peu à peu, les jeunes proies dans l'univers de la drogue. Nombreux sont ceux qui se tournent vers le vol et les agressions pour s'en procurer. D'autres jeunes, devenus dépendants, ont été facilement «récupérés» par la rue. Ils deviennent eux-mêmes dealers, par la force des choses, et «fournissent» d'autres innocents. La toxicomanie n'est pas le propre des jeunes en difficulté, ni des cités populeuses et populaires. La substance la plus utilisée chez ces lycéens est le cannabis avec un taux de consommation de 71%, puis vient la colle qu'ils inhalent avec un taux de 10%. 6% de cette catégorie consomment des psychotropes alors que 6% consomment des solvants différents tels que les colles à séchage rapide, les carburants comme la gazoline, les diluants de peinture ou les dissolvants à vernis à ongles, les liquides servant au nettoyage, l'essence à briquet, les hydrocarbures en aérosol comme les fixatifs à cheveux, les désodorisants et les insecticides, mais aussi la peinture ainsi que certains médicaments ou aérosols utilisés comme anesthésiques. Le modeste coût de ces produits les rend particulièrement attrayants, pour plusieurs adolescents. Notons que près de 70 mineurs, en danger moral, ont été pris en charge par la cellule de protection des mineurs, relevant des services de Gendarmerie nationale d'Oran durant le premier semestre de cette année. Des sorties récréatives ont été également organisées pour les mineurs détenus aux centres de rééducation, leur permettant d'apprécier afin de sortir du système de détention dans lequel ils vivent et pour goûter, un tant soit peu, à des loisirs qu'ils ont oubliés. Une forme de thérapie pour ces mineurs mêlés, durant leur courte vie, dans des affaires multiples qui les ont menés droit devant la justice. De nombreuses campagnes de sensibilisation sont menées dans les établissements scolaires sur les fléaux de la société, sachant que beaucoup de mineurs âgés de 12 à 16 ans, se trouvent directement ou indirectement liés à des affaires qui, le plus souvent, les plongent dans la spirale de la délinquance.