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Sniffer : un jeu inoffensif ou un mauvais g?nie sorti du sac ?
Publié dans La Nouvelle République le 11 - 01 - 2009

Sniffer, c'est l'action consciente d'inhaler les vapeurs de solvants organiques, d'aérosols ou d'autres substances volatiles dans le but d'atteindre un état d'ébriété euphorique. Des produits qui ne sont pas, seulement, respirés de façon superficielle mais profondément inhalés dans les poumons, par le nez et par la bouche ? L'inhalation de substances volatiles, pour atteindre une certaine ivresse. Dans les années cinquante, le «sniffing» de colles («glue sniffing») s'est imposé auprès des jeunes d'Amérique du Nord et de Suède. Aujourd'hui il est chez nous, en Algérie, accompagné avec une multitude de produits, originairement utilisés dans le commerce et l'industrie, qui sont sniffés.
Quels sont les produits que l'on sniffe ? Ces substances, aussi appelées inhalants, comprennent les solvants organiques, dont l'inhalation procure une sensation d'ivresse. Comme elles entrent dans la composition de nombreux produits en vente libre, tout un chacun peut se les procurer sans aucune difficulté. En raison de cette accessibilité, sniffer n'est pas une activité illégale. Les produits les plus utilisés sont les colles, les solvants pour adhésifs, les vernis de tout type, les solvants de peinture, les détachants, les gaz de briquet, les dissolvants pour vernis à ongles, les dégraissants, les laques pour cheveux, les sprays pour chaussures et l'essence. Comment sniffe-t-on ? Les substances sont inhalées, en général à même le jerricane, le tube ou le flacon. Il n'est pas rare que les solvants soient répandus sur un chiffon, ou mis dans un sac de plastique, que l'on applique ensuite contre le nez. Les gaz de briquet sont, soit respirés à même le briquet, soit préalablement déposés dans un objet creux, comme une manche de veste, ou un sac, d'où on les inhale. Pour accentuer l'effet on remplit un sac, en matière plastique, de solvant ou de colle et on l'applique comme un «masque à oxygène».
Dans les cas les plus extrêmes, on s'en recouvre la tête, tout entière, jusqu'à ce qu'on atteigne l'état désiré. Cette dernière technique est la plus dangereuse, car elle comporte de hauts risques d'asphyxie. La pulvérisation de sprays, ou d'aérosols, directement dans le nez, ou dans le pharynx, est également très risquée. Les vapeurs respirées sont absorbées par les alvéoles pulmonaires et atteignent le cerveau en quelques secondes. D'où une sensation, immédiate, d'ivresse. Similaire aux effets d'une consommation excessive d'alcool, l'état d'ébriété alors obtenu s'accompagne d'une joie excessive et d'une torpeur pouvant aller de pair avec une perte de contrôle plus ou moins marquée. Une personne qui a sniffé se sent légère, insouciante et désinhibée. Ces effets durent de quelques minutes à une demi-heure, au maximum. Toutefois, en sniffant de manière répétée, ils peuvent s'étendre sur des heures entières.
Une fois les effets estompés, la personne qui a sniffé se retrouve avec un léger mal de tête et des problèmes de concentration, qui s'apparentent à une «gueule de bois». Il arrive que l'inhalation de solvants organiques provoque des vomissements, un rhume, des quintes de toux, ou des saignements de nez. Durant la phase d'intoxication, une altération de l'ouïe peut survenir, de même que des picotements, aux pieds et aux mains. Une haute concentration de solvants est susceptible de causer des hallucinations, voire une perte de conscience. Le «sniffing» entraîne, parfois, la mort, bien que les cas soient rares. Les décès soudains sont, généralement, dus à des troubles du rythme cardiaque et à un apport insuffisant d'oxygène dans le cerveau («Sudden sniffing Death Syndromes» ou syndrome de mort soudaine par «sniffing»). Il convient de relever que la mort peut aussi avoir des causes indirectes, à savoir l'asphyxie de l'usager dans ses propres régurgitations, en cas d'inhalation dans un sac de plastique posé sur la tête. Parmi les causes indirectes de décès relevons, également, les explosions à la suite d'une mauvaise manipulation des substances, les chutes et les accidents de la circulation, imputables à l'état d'ébriété.
Les effets à court terme. Les effets de l'inhalation, répétée et chronique, de solvants n'ayant pas fait l'objet d'études approfondies on ne connaît pas, suffisamment, les effets des mélanges de solvants, qui cumulent, parfois, jusqu'à 20 composants différents. Il est, toutefois, certain que l'interaction alcool-solvants a des effets néfastes sur l'usager. Si l'on sait que les solvants sont neurotoxiques, leurs effets diffèrent en fonction de la substance absorbée. A titre d'exemple, le toluène touche le système nerveux, entraînant altération de l'ouïe, pertes d'équilibre et problèmes de concentration. L'hexane et l'essence altèrent le système nerveux, endommagent la moelle osseuse et entraînent, parfois, des spasmes musculaires. L'usage de produits organiques chlorés affecte les poumons, le foie et les reins. Les effets à long terme. La consommation habituelle de substances volatiles est, souvent, la cause d'irritations des muqueuses labiales et nasales, qui surviennent au moment de l'inhalation et peuvent causer des inflammations aux endroits de contact avec la substance... Outre les troubles de nature physique, l'usage régulier de ce type de produits peut être à la source de problèmes scolaires. En effet, la fatigue liée à la disparition de l'état d'ébriété, le manque de mémoire et les problèmes de concentration (faiblesse cognitive) influent, directement, sur les prestations scolaires. Autant de symptômes qui rétrocèdent, lorsque l'élève cesse de sniffer. Alors qu'une certaine tolérance s'installe en cas de consommation régulière - c'est-à-dire que le consommateur doit absorber de plus grandes quantités de produit pour atteindre les mêmes effets - on a, rarement, constaté une dépendance physique. Toutefois, les études ont démontré que les adolescents souffrant de problèmes familiaux ou personnels affichaient, souvent, une dépendance d'ordre psychique
Qui sniffe et pourquoi ? Les adolescents et les enfants, ce sont les plus vulnérables à ce fléau. Ils inhalent ce qui leur tombe sous la main, colles ou solvants. L'excès de «sniffing» est, souvent, le premier pas vers les drogues illégales et la criminalité. Seuls les enfants qui ont la chance d'échapper à la vie des rues cessent de sniffer. Le «sniffing» est une habitude en vogue, particulièrement chez les jeunes.?
La littérature spécialisée subdivise, en général, les consommateurs de solvants organiques en trois catégories distinctes.
1. Le consommateur qui essaie, ou expérimente : âgé de 10 à 14 ans, en moyenne, mais parfois plus jeune, il satisfait sa curiosité envers les solvants, en général, et la colle en particulier. Dans la plupart des cas, il arrête rapidement, notamment à cause des effets secondaires désagréables tels que vertiges, nausées et irritation du pharynx.
2. Le consommateur «social», ou de loisirs : il fait partie d'un groupe qu'il rejoint pour sniffer. C'est, là, un rituel qui cimente le groupe dans lequel il évolue. Contrairement à celui qui essaie par curiosité, c'est le fait de «planer», ensemble, qui prévaut et non l'expérimentation de quelque chose de nouveau.
3. Le consommateur individuel chronique : bien qu'il fasse, en général, ses premières expériences en groupe, il se démarque, néanmoins, des autres. Pour lui, le fait de s'enivrer prime l'appartenance au groupe. Il sniffe plus souvent, et plus régulièrement, que les autres et continue de le faire alors que le reste du groupe s'en est désintéressé depuis longtemps. Il n'est pas rare que ce type de consommateurs ait de graves problèmes personnels, sociaux et familiaux. Que peuvent faire les parents et les enseignants ? Sniffer n'est pas un jeu inoffensif. Fournir des informations détaillées sur l'inhalation de solvants serait toutefois contre-productif, risquant d'éveiller l'intérêt et la curiosité des élèves. Des études, effectuées en Allemagne, ont noté une augmentation de l'abus de solvants à la suite d'une campagne d'éducation diffusée à la télévision et dans la presse. Il convient, donc, de faire un usage parcimonieux du matériel d'information sur le sujet. Dans le cadre de la prévention primaire, c'est-à-dire lorsque les enfants n'ont pas encore touché à ces produits, il est indiqué de traiter le sujet dans un cadre très général de prévention des toxicomanies, et non d'une manière spécifique. En revanche, on peut, par exemple, aborder la question des solvants toxiques dans les cours de sensibilisation à la protection de l'environnement. Si les parents, ou les enseignants, savent que certains élèves ont déjà essayé de sniffer, ou que certains d'entre eux s'y sont adonnés à plusieurs reprises, il faut rechercher le dialogue avec les élèves concernés, tant au sein de la famille, que dans le cadre de l'école. Il est, ici, judicieux de livrer des informations détaillées sur les risques du «sniffing», de même que sur les modes de consommation, dans un but de prévention des dommages. Il ne faut pas dramatiser la situation comme, d'ailleurs, dans n'importe quel cas de consommation de drogues. Souvent, les adolescents essaient par curiosité et laissent, pour la plupart, rapidement tomber cette pratique. Par contre, les cas de «sniffing» chronique nécessitent une aide professionnelle et on fera alors appel à un spécialiste.


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