Le Premier ministre réunira les partenaires sociaux, ce jeudi à la résidence d'Etat Djenane El Mithak, pour expliquer le programme d'action qui a été adopté récemment par le Parlement. Abdelmalek Sellal veut innover en matière de gouvernance et ce, tentant d'impliquer l'ensemble des acteurs de la société dans l'exécution du programme de son équipe gouvernementale. Il a décidé ainsi de réunir l'UGTA et les organisations patronales pour leur expliquer le contenu de son programme d'action adopté par les deux chambres, pour la basse le mois d'octobre dernier, et pour la haute la mi-novembre. Sellal doit certainement avoir une idée en tête en réunissant les partenaires sociaux dans une sorte de conférence socioéconomique où tous les commentaires sont permis. L'on précise d'ailleurs que la rencontre de demain n'est pas une tripartite comme celles déjà tenues classiquement et périodiquement par le gouvernement. Il n'y aura pour ainsi dire pas de revendications au sens syndical du terme et, par conséquent, pas de négociations possibles. Néanmoins, les partenaires sociaux n'hésiteront pas à exposer les problèmes qui entravent la bonne marche de leurs affaires. Pour ce qui est de l'UGTA, il est attendu qu'elle tiendra encore une fois, comme de tradition, le rôle du partenaire social discipliné et respectueux des engagements déjà pris entre ses responsables et le gouvernement, même si elle sait que sa vision des choses est souvent en décalage avec les besoins du monde du travail. La Centrale syndicale s'est toujours défendue que ses compromis, voire ses compromissions, avec le pouvoir en place servent à préserver la cohésion et la paix sociales. Son secrétaire général pourra toujours saisir l'opportunité de la tenue de cette conférence socioéconomique pour glisser quelques «revendications», notamment celles relatives aux situations complexes que vivent les travailleurs qu'ils soient légaux ou informels. Au passage, le gouvernement a pris déjà le soin de se pencher sur celle des informels en prenant la décision de distribuer des locaux commerciaux aux jeunes qui ont été dégagés des lieux publics. Il s'agit, pour cette fois, de les installer dans les locaux des cités AADL et ceux des OPGI qui depuis leur construction n'ont pas été utilisés. Fermés donc depuis de longues années, ces locaux vont enfin profiter à une caste de la société qui a toujours dénoncé sa marginalisation par les gouvernants. Une fois installés, les jeunes bénéficiaires de ces locaux seront ainsi répertoriés et enregistrés sur les tableaux du marché national de l'emploi. Ils seront donc visibles et connus par les institutions de l'Etat. Ce qui, selon le gouvernement, leur garantira une protection économique et sociale. Les responsables des organisations patronales auront, eux, beaucoup à dire au 1er ministre. Ils vont en évidence lui rappeler les dispositions de la loi de finances 2009 qui ont été reconduites dans toutes les lois qui ont suivi et qu'eux, dès leur adoption, les ont jugées contraignantes. Le Credoc, les 51/49, et autres difficultés fiscales et douanières seront probablement mis sur la table. Ceci étant dit, à savoir si Sellal se prêtera aux questions-réponses avec ses invités du jeudi puisque du côté du 1er ministère, l'on tient à préciser que ce n'est pas une tripartite mais une conférence. socioéconomique. L'on pense quand même qu'après la présentation de son plan d'action, il ouvrira le débat pour pouvoir en défendre les objectifs.