L'association Autisme Tlemcen (AAT) a organisé dernièrement une journée d'étude sur l'autisme ayant pour thème «Autisme: Comprendre et Agir». Melle Bendiouis Sarah Raja, psychologue spécialisée,a souligné la nécessité de la création de centres spécialisés pour enfants autistes.L'autisme n'est pas une maladie, mais un trouble qui affecte le développement de l'enfant, selon cette spécialiste. L'autisme est un trouble de la petite enfance, persistant à l'âge adulte, qui se manifeste par l'incapacité à avoir des interactions sociales normales, l'altération de la communication, le caractère limité, répétitif et stéréotypé des comportements. A ce titre, il faut savoir que cette pathologie s'identifie par des symptômes précoces d'alerte: bébé trop sage, pas d'échanges de regard, absence de gestes d'anticipation, hypotonie, pas de vocalisations. Les signes au niveau de la communication se traduisent par l'apparition tardive ou absence du langage, perte des mots acquis, indifférence à l'appel de son prénom ; l'enfant autiste ne peut pas dire ce qu'il veut, ne suit pas les ordres, semble «sourd» par moment, ne pointe pas du doigt, ne fait pas au revoir Par rapport à la socialisation, il n'a pas de sourire social, peu de contact oculaire, il semble préférer jouer seul dans son monde, ignore ses parents, pas d'intérêt pour les autres enfants Quant au comportement, on relève le tableau suivant : colères, opposition, hyperactivité, ne sait pas utiliser les jouets, reste fixé sur certaines choses de manière répétitive, attachement inhabituel à des objets,marche sur la pointe des pieds, a des mouvements bizarres Les difficultés cognitives sont à la fois à rattacher aux déficits de perception (attention) et aux déficits spécifiques de traitement. Il n'y a pas de solution miracle, souligne-t-on. La prise en charge de cette pathologie entourée de préjugés sociaux et souvent méconnue chez les professionnels, devra se faire par la généralisation des thérapies éducatives et comportementales précoces et intensives, la généralisation des dispositifs d'accompagnement pour optimiser l'intégration scolaire des enfants autistes, la création de centres de formation spécialisés dans les traitements éducatifs et comportementaux, la reconnaissance d'un véritable métier à part entière, celui « d'accompagnant des personnes avec autisme. Les prévalences actuellement estimées sont de 1,7/1 000 à 4/1 000 pour l'autisme infantile et de 3 à 7/1 000 pour l'ensemble des troubles envahissants du développement(39000 cas recensés). Un (01) enfant sur 150 naît autiste.Le dépistage et le diagnostic reposent sur la surveillance continue du développement des jeunes enfants et l'intervention d'équipes pluridisciplinaires de professionnels expérimentés. Ils exigent de constants efforts de sensibilisation des professionnels mais aussi une meilleure information des parents. A ce titre, et à travers ses films de sensibilisation «Le moindre geste»,film de fiction américain(1963) de John Cassavetes, déjà diffusé par la télévision algérienne, n.d.l.r), l'Association Autiste Tlemcen présidée par notre confrère Omar Boudghène Stambouli (à ne pas confondre avec son homonyme, chef de service de dermatologie au CHUT) et domiciliée au n°5, rue de l'indépendance, entend interpeller l'opinion et les pouvoirs publics,afin de défendre les droits des personnes autistes. Dans ce cadre, un projet d'aménagement d'un centre de prise en charge à Tlemcen pour enfants atteints d'autisme a été présenté par l'AAT. A noter dans ce contexte, que des cas d'enfants autistes sont pris en charge «par accident» par l'association d'aide handicapés mentaux «Dar El Ihcène» au niveau du centre psychopédagogique d'accueil pour adolescents et adultes de Abou Tachfine. Rappelons que l'université Abou Bekr Belkaïd et en partenariat avec l'université de Montpellier 3 Paul Valéry, avait organisé en février 2009 un colloque sur le thème: «L'autisme en Algérie: interventions et accompagnement».