En marge du 7e Congrès maghrébin de neurologie qui se tient à Alger, réunissant pas moins de 400 spécialistes de la région pendant trois jours depuis jeudi, le professeur Mohamed Arezki, chef de service de neurologie au CHU de Blida, a révélé qu'«environ 100.000 Algériens sont atteints de démence en Algérie, qui souffre d'un important déficit en matière de centres de prise en charge de cette pathologie». Tout en rappelant que la démence est une maladie neurodégénérative, le professeur a estimé qu'il était nécessaire de créer d'autres établissements hospitaliers du fait que les sujets atteints sont dans «une grande souffrance» en raison de la gravité de cette maladie, et leur prise en charge doit être pluridisciplinaire pour minimiser leur affection. Durant ce congrès, l'évolution d'une autre pathologie a été abordée, à savoir la sclérose en plaques, une maladie neurologique qui détériore la motricité des personnes atteintes. Dans ce cadre, le Pr. David Brassat du CHU de Toulouse est intervenu pour expliquer une nouvelle approche d'aborder cette pathologie et qui consiste dans le test des effets de l'interféron B1b, médicament synthétisé par les firmes en tenant compte du composé immunitaire biologique naturel. Selon le communiquant, ce mode de soins permet la rémission de plusieurs malades atteints de sclérose en plaques, et de nombreux patients revus des années après leur prise de traitement se portaient bien. A l'adresse des neurologues, le spécialiste français a préconisé de revoir le processus thérapeutique en introduisant cette nouvelle molécule. De son côté, le professeur Kheir Eddine Benyoucef, chef de service de neurochirurgie au CHU de Blida, a dévoilé que «pas moins de 600 tumeurs cérébrales sont diagnostiquées annuellement au niveau de son service et que le phénomène s'amplifie en Algérie». Dans ce contexte, la tenue de cet important rendez-vous médical a permis de passer en revue les nouvelles approches révolutionnaires dans le diagnostic de ces tumeurs ainsi que dans leur traitement. Le congrès a également donné l'opportunité à des centaines de jeunes spécialistes en neurologie pour bénéficier des formations continues en matière de neuro-oncologie proposées par des sommités mondiales spécialisées en cette discipline. A ce sujet, le professeur Arezki, le président du congrès, a indiqué que «les stages et formations dans les domaines de la neurologie sont nécessaires en Algérie pour la mise à jour des connaissances des médecins sur les nouvelles données thérapeutiques liées aux maladies neurologiques». L'autre thème abordé lors de cette rencontre a été la neuro-oncologie, une spécialité des tumeurs du cerveau, qui interpelle plusieurs domaines d'études faisant intervenir les neurochirurgiens, les neurologues et les neuro-thérapeutes pouvant aboutir à de nouveaux savoirs thérapeutiques dans la prise en charge des tumeurs du système nerveux central, contrairement à une prise en charge axée notamment sur la chirurgie. En revanche, les dernières recherches proposent la possibilité d'appréhender la maladie différemment en ayant recours à la chimiothérapie ou encore la radiothérapie. Durant le congrès, des cas de patients ont été étudiés en relation avec les nouveaux procédés thérapeutiques et qui ont donné des résultats encourageants, comme ces patients qui avaient un pronostic vital de 2 à 3 ans avec d'anciennes catégories de médicament et qui ont vu leur espérance de vie augmenter de 5 à 6 ans avec les nouvelles molécules thérapeutiques, a fait remarquer le professeur Arezki. Rappelons, enfin, que l'Algérie, le Maroc et la Tunisie enregistrent 800.000 épileptiques, 300.000 personnes souffrant d'Alzheimer, 120.000 parkinsoniens, 15.000 cas de sclérose en plaques et près de 150.000 nouveaux cas d'accidents vasculaires cérébraux (AVC) par an, engendrant près de 50.000 décès, soit 5 fois le nombre de victimes des accidents de la circulation routière.