Pas moins de 600 tumeurs cérébrales sont diagnostiquées annuellement dans le service de neurochirurgie de Blida dénotant de l'ampleur du phénomène du cancer en Algérie, a indiqué le chef de service neurochirurgie de cet hôpital, le Professeur Kheir Eddine Bouyoucef. "Les tumeurs cérébrales sont des affections courantes et pas moins de 600 cas sont enregistrés annuellement au niveau du service de neurochirurgie de Blida donnant une idée sur l'ampleur que prend le cancer du cerveau", a souligné le Pr Bouyoucef dans une déclaration à l'APS en marge de du 7e congrès maghrébin de neurologie. De nouvelles approches révolutionnaires dans le diagnostic de ces tumeurs ainsi que dans leur traitement ont fait l'objet des principales thématiques abordées lors du congrès. Des centaines de jeunes spécialistes en neurologie ont pris part à cette rencontre pour bénéficier des formations continues en matière de neuro-oncologie proposés par des sommités mondiales spécialisées en cette discipline. "Les stages et formations dans les domaines de la neurologie sont nécessaires en Algérie pour la mise à jour des connaissances des médecins sur les nouvelles données thérapeutiques liées aux maladies neurologiques", a précisé le chef de service neurologie du CHU de Blida, Pr. Arezki, président du Congres maghrébin de neurologie. Parmi les thématiques traitées figure en premier lieu la neuro-oncologie ou les tumeurs du cerveau. Selon le Pr.Arezki, cette spécialité interpelle plusieurs domaines d'études faisant intervenir les neurochirurgiens, les neurologues et les neuro-thérapeutes. De nouveaux savoirs thérapeutiques ont été proposés dans la prise en charge des tumeurs du système nerveux central. Auparavant le traitement était essentiellement axé sur la chirurgie, les dernières recherches proposent la possibilité d'appréhender la maladie différemment en ayant recourt à la chimiothérapie ou encore la radiothérapie. Le terrain génétique a aussi été défriché dans ce type de pathologie et des investigations génomiques permettent d'avoir des signes avant-coureurs de l'atteinte et de recourir aux traitements préventifs nécessaires. Pour un autre type pathologique à savoir le gliome de bas grade, cancer qui affecte les cellules gliales du cerveau, de nouvelles molécules chimiques "ont donné de bons résultats" sur les patients dont le processus d'action a été exposé lors du congrès, selon les spécialistes. "Des patients qui avaient un pronostic vital de 2 à 3 ans avec d'anciennes catégories de médicament ont vu leur espérance de vie augmenter de 5 à 6 ans avec les nouvelles molécules thérapeutiques", a souligné le Pr Arezki. Il a également précisé que le bon diagnostic était de mise pour cette affection neurologique. Les signes cliniques sont souvent un déficit moteur, des crises d'épilepsie et des paralysies de certaines parties du corps. Ces tumeurs au niveau des cellules nerveuses sont généralement décelées par imagerie à résonance magnétique (IRM) d'où la nécessité d'une bonne lecture radiologique. "La plupart de ces tumeurs sont malignes et les causes sont principalement imputées à des facteurs environnementaux", a expliqué le Pr. Bouyoucef. L'Algérie enregistre "un important déficit" en matière de structures de prise en charge des personnes souffrant de ces maladies dégénératives d'où l'appel du Pr. Arezki à la création de centres spécialisés.