Des dizaines d'exclus de l'opération de relogement des habitants du bidonville de Fedj Errih, surtout des familles nombreuses et cas spéciaux, ont tenu, hier, un rassemblement devant la daïra de Constantine, pour «réclamer justice» et presser les autorités à leur trouver une solution. Selon un membre de l'association de Fedj Errih, «une centaine de familles, n'ont pas bénéficié de nouveaux logements à l'instar de leurs anciens voisins du bidonville (plus de 1.100 cas), qui ont été transférés à la nouvelle ville de Ali Mendjeli, en septembre dernier». Et de poursuivre, «la majorité de ces exclus est composée surtout de familles nombreuses, mais aussi de cas spéciaux, ajoutés dans une liste d'attente et qui commencent à s'impatienter et trouvent le temps trop long». Selon des protestataires, qui déclarent être chef d'une famille nombreuse de cinq, six et même neuf membres, « les appartements qui nous ont été attribués au niveau des UV 17 et 18, se sont révélés trop exigus. Nous sommes vraiment à l'étroit et nous dormons à tour de rôle, car l'appartement n'est pas assez spacieux pour permettre à tout le monde de dormir en même temps. Cela devient de plus en plus difficile et quasiment insupportable, aussi nous sommes venus pour demander de changer pour un logement plus spacieux ou bien de bénéficier d'un autre logement». Selon un autre protestataire, dont le cas n'a rien à voir avec les familles nombreuses, mais faisant plutôt partie des cas dits spéciaux, à savoir handicapés, personne très avancée dans l'âge et vivant seule, orphelin de père et mère, etc. selon ses dires. Et notre interlocuteur d'expliquer son cas, «je suis, dira-t-il, orphelin de père et de mère. Pour l'instant je suis hébergé chez mon frère, mais je n'ai personne d'autre et d'après ce que je sais, il appartient dans ce cas à l'Etat et aux autorités de me prendre en charge et me donner un logement. C'est ce que d'ailleurs le chef de daïra, lui-même m'a révélé, ajoutera-t-il, me demandant cependant de patienter un peu. Mais cela fait maintenant quatre mois que je ne fais que cela». «Devant toutes ces lenteurs et en désespoir de cause, indiquera-t-il encore, beaucoup d'entre nous, menacent de créer un autre bidonville qui portera le nom des « exclus de Fedj Errih ». Vers la fin de la matinée, les protestataires ont fini par se disperser suite à l'intervention de la police et au refus du chef de daïra de les recevoir, mais non sans promettre de remettre ça et dès demain, affirment-t-ils.