Ceux qui se sont rendus, vendredi, au nouveau marché de voitures d'El-Kerma n'en revenaient pas. Le personnel de l'entreprise gestionnaire, lui aussi, ne croyait pas ses yeux. Un «tsunami» d'automobiles s'est déferlé sur cette structure, qui paraissait trop exigüe par rapport à l'affluence. Voici deux chiffres «témoins» : 1.500 véhicules (flux enregistré à l'accès, à 7h) et 600.000 DA de recette journalière. A vrai dire, ces deux indices quantitatifs sont bien loin de refléter l'ampleur réelle de l'afflux constaté, la journée du vendredi dernier, dans ce marché d'automobiles d'occasion, fraîchement mis en service. «Il fallait être sur place pour se rendre compte du rush qu'a drainé ce marché, qui n'en était pourtant qu'à son 10ème jour», nous a dit hier, un percepteur préposé au guichet d'entrée. Encore assommé, 24 heures plus tard, par la myriade ininterrompue des bagnoles, tous genres et tous matricules, le bruit des moteurs vrombissants, des klaxons et des vociférations de certains chauffeurs les nerfs à fleur de peau. Le même agent qui dit avoir vécu une fin de semaine épuisante, a eu écho de la belle recette de 60 millions de centimes réalisée par «son» EPIC, au titre de la taxe d'accès, et il s'en félicite. Et d'ajouter : «et dire que les privés tournaient le dos à l'offre de concession de ce marché, au prétexte que le prix de location proposée par notre entreprise était exagéré !» Ce petit vendeur de tickets étaye même ses propos avec un petit calcul de comptabilité, en multipliant la recette journalière moyenne par 367 pour montrer que le chiffre d'affaires résultant est très supérieur à la mise à prix d'adjudication, fixé par l'Entreprise de gestion des marchés de gros de la wilaya d'Oran. Il est vrai que la journée de vendredi 12 janvier aura été un «pic record» en termes de flux, et donc en termes d'entrées financières aussi, mais les autres jours n'ont pas été mauvais non plus, puisque le marché affichait complet à un moment donné des horaires de service, selon le directeur de l'EPIC-EGMGO, M. Belarbi Tahar. Ainsi, l'affluence enregistrée -pratiquement des quatre coins du pays à en juger des plaques d'immatriculation-, notamment lors des journées pics, a dévoilé les limites de ce marché en termes de capacité d'accueil. «Pas plus tard que vendredi dernier, nous avons été submergés par le trafic. C'était du jamais vu, depuis l'ouverture du marché de gros de fruits et légumes d'El-Kerma. Le marché de voitures a été littéralement pris d'assaut par des vagues incessantes de clients, venus pour l'achat et vente de véhicules. A 7h du matin, on a dû fermer la porte d'entrée car il n'y avait plus de place à l'intérieur. La capacité théorique étant de 700 à 800 véhicules, mais il y avait réellement 1.490 véhicules en stationnement à l'intérieur. A cela, il faut ajouter presque le double, selon un décompte à vue d'œil, qui parquait tout autour du marché et dans les allées y convergents. L'activité était si intensive, à un moment donné, qu'elle a fini par déborder de l'enceinte du marché pour s'étendre bien au-delà des murs de clôture», relate M. Belarbi. Sur la base de ces données, ce dernier envisage de soumettre au wali une proposition d'extension du marché de véhicules pour en augmenter l'espace pour le stationnement, laquelle idée sera inscrite d'ailleurs à l'ordre du jour du Conseil d'administration de l'EPIC-EGMGO, prévue demain, qui fera entre autres le bilan des 15 premiers jours d'ouverture de ce marché.