Sonatrach avait consacré près de 91 milliards DA à la prévention, à la sécurité et à la protection de l'environnement, a déclaré jeudi à la presse, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, lors d'une séance consacrée aux questions orales au Conseil de la nation. Selon M. Yousfi, le secteur de l'énergie et des mines «a mis au point un programme ambitieux» à moyen terme (jusqu'à 2016) pour la réhabilitation, la sécurisation et la modernisation des raffineries existantes en vue d'augmenter leurs capacités de production dans le respect des normes internationales relatives à la protection de l'environnement. En réponse à une question orale sur les mesures prises pour le règlement du problème de la pollution du littoral du fait des rejets des raffineries, M. Yousfi a affirmé que «Sonatrach a affecté 120 millions DA à la réalisation et la réhabilitation d'unités de traitement des rejets liquides et des déchets industriels, notamment les boues de forages. Concernant les rejets provenant de la raffinerie de Skikda, le ministre a souligné que le problème résidait dans le fait que l'unité de traitement des rejets ne répondait plus aux normes requises, d'où les mesures préventives prises pour empêcher le déversement d'hydrocarbures dans les canalisations d'évacuation de la zone industrielle outre la mise en place d'un système de contrôle de la qualité des rejets. Ces mesures sont conjoncturelles, a précisé le ministre rappelant la mise en marche prochaine de la nouvelle unité de traitement cette année. Les raffineries sont «contrôlées de manière rigoureuse et régulière», a-t-il ajouté. Dans ce contexte, M. Yousfi a rappelé que Sonatrach entamait un programme de réhabilitation et de modernisation des raffineries de Skikda, d'Alger et d'Arzew à travers la réalisation de nouvelles unités de traitement des rejets dont certaines seraient mises en marche en 2013. A une question sur le danger des gazoducs sur le tissu urbain dans certaines wilayas à l'instar de Relizane, le ministre a indiqué que la réalisation de ces projets s'est faite dans le respect des lois en vigueur, ajoutant que le secteur de l'énergie et des mines n'''est nullement responsable» de cette situation, puisque les habitations ont été construites après la réalisation des gazoducs. On estime à 11 gazoducs et oléoducs qui traversent la wilaya de Relizane sur 90 km, et à environ 2.000 habitations qui ont été construites sur le passage de ces pipelines, selon le ministre qui a précisé que le règlement de cette situation nécessitait l'implication de toutes les parties. En vue de garantir la sécurité des habitants, Sonatrach a cessé toute activité au niveau des pipelines qui représenteraient un danger pour les agglomérations. Yousfi a annoncé un projet de déviation de deux pipelines d'une longueur de 110 km à Relizane en vue de les éloigner des agglomérations, précisant qu'un appel d'offres était en cours de préparation à cet effet. A une question sur la non indemnisation des propriétaires des terres que les pipelines ont traversées, le ministre a précisé que l'opération de règlement des dossiers touchait à sa fin ajoutant que Sonatrach avait fixé la valeur des terres en tenant compte de la hausse des prix du foncier. REPRISE TOTALE DU COMPLEXE DE TIGUENTOURINE FIN 2013 La production dans le complexe gazier de Tiguentourine (Illizi) reprendra totalement d'ici fin 2013, a également déclaré le ministre de l'Energie et des Mines. «Le deuxième train du complexe reprendra la production à la fin de ce mois (avril), alors que la remise en service totale du complexe est prévue pour la fin de cette année», a déclaré M. Yousfi. Le complexe de Tiguentourine qui assure 12% de la production algérienne de gaz, soit 9 milliards de m3, a repris sa production partiellement en février dernier avec la mise en marche du premier train d'une capacité de 3 milliards de m3. Le site, géré conjointement par Sonatrach, le britannique BP et le norvégien Statoil, a été attaqué le 16 janvier dernier par un groupe d'une trentaine de terroristes qui avait pris en otage des travailleurs algériens et étrangers du site. Au total, 37 otages, dont un Algérien, avaient été tués lors de cette attaque, alors que 29 terroristes avaient été abattus et trois autres arrêtés suite à l'intervention des services de sécurité. Interrogé sur l'application des mesures prises en faveur de l'emploi au Sud, M. Yousfi a indiqué que son secteur travaillait sur le dossier dans le cadre des comités intersectoriels installés à cet effet. Ces comités, instaurés suite à l'instruction du Premier ministre le 11 mars dernier, et installés dans les wilayas d'Adrar, d'Illizi, de Tindouf et de Tamanrasset, regroupent les directeurs des secteurs de l'Emploi, de la Formation et de l'Enseignement professionnels, de l'Energie et des Mines, de l'Agriculture et du Développement rural, du Commerce, du Tourisme et de l'Artisanat, de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, les chefs des agences locales de l'emploi, les inspections du travail et les antennes locales du registre de commerce.