L'Algérie devrait suivre, incessamment, l'attitude de la France et de l'Europe qui viennent de retirer du marché le tétrazépam (Myolastan du laboratoire Sanofi) et ses génériques, un médicament utilisé dans le traitement des contractures musculaires douloureuses en rhumatologie. A l'origine de cette décision, effective «à partir du 8 juillet» en France suite à une alerte de l'Agence du médicament (ANSM), laquelle alerte «a été accompagnée le même jour d'un rappel de toutes les boîtes disponibles sur le marché», on parle «d'observation sur des malades ayant consommé ce médicament de réactions cutanées rares mais très graves, parfois mortelles». Le médicament étant en vente dans les officines algériennes ne manquerait pas de faire l'objet d'une suspension. C'est ce que nous a assuré le président du Snapo, M. Manaâ. Celui-ci nous a indiqué que l'agence sanitaire, qui avait demandé à l'Agence européenne du médicament (EMA) une réévaluation de ce médicament de la famille des benzodiazépines et la suspension de son autorisation de mise sur le marché (AMM), possède une réputation d'envergure mondiale et ses décisions ou même ses recommandations sont suivies à la lettre par tous les pays. «Il s'agit d'une agence purement scientifique (ANSM, ndlr) dont les conclusions sont très crédibles, souligne M. Manaâ, et le ministère de la Santé ne manquerait pas de prendre intégralement la même décision dans une journée ou deux». «Pour l'instant, rien ne nous est parvenu à ce propos, mais l'on s'attend dans ce cas à une suspension du tétrazépam d'un moment à l'autre, et il ne faut pas croire que le ministère de la Santé suive ce genre de décision à «l'aveuglette», car une même position est toujours adoptée sur la base de la conclusion de l'agence en question par les pays à la pointe de la technologie et qui possèdent une industrie du médicament très puissante, à l'exemple des Etats-Unis. C'est le cas de le dire pour le médicament antigrippal Fervex, retiré de la vente partout dans le monde, souligne notre interlocuteur. En tout cas, cette décision de suspension du marché des médicaments à base de tétrazépam (Myolastan et ses génériques: Panos de Daiichi Sankyo France, Tetrazepam d'Arrow, Sandoz, Biogaran, etc.) concerne tous les Etats membres de l'Union européenne, mais cela ne devrait pas empêcher d'autres pays hors des frontières de l'UE qui commercialisent le médicament en question sous sa forme 'princeps» ou 'générique» de régler leurs cordes sur cette note scientifique. En Europe, même si l'on signale que «l'observance» des complications cutanées est rare, on agit avec célérité et médecins, ainsi que pharmaciens, sont déjà appelés pour les premiers à ne plus instaurer ou renouveler de traitement par tétrazépam et les seconds à informer les patients concernés. Selon le président du Snapo, le tétrazépam est un bio relaxant léger, utilisé en traumatologie pour apaiser la douleur, et sa suspension fera planer «un risque certain de syndrome de sevrage chez certains patients qui le consomment au long cours». Le tétrazépam «est parfois mortel», voilà ce qu'il faut retenir de cette alerte scientifique «rouge» qui a été lancée par une agence jugée «très crédible» par les professionnels de la santé.