On ne change pas une équipe qui gagne. Pour le ministre de l'Habitat, il s'agit plutôt de «on ne change pas de programme populaire». C'est le cas de la formule des logements en location/vente, qui revient en force après avoir connu un énorme succès dans les années 2000. Hier, premier jour des nouvelles inscriptions au programme AADL, les serveurs de l'agence ont été littéralement submergés par des milliers de demandes. Résultat: impossible d'accéder au site (inscriptions.aadl.dz). Malgré les assurances des responsables de l'AADL, il était impossible hier aux environs de 13h d'accéder au site d'inscription en ligne. Mais, pour cette opération sur la Toile, les difficultés ont commencé dès 8 heures du matin, moment de l'ouverture du site, selon des gérants de cybercafés. Les pages ne s'ouvraient pas, lenteur de la connexion, des rubriques impossibles à remplir. Pour contourner cette difficulté, les plus malins sont entrés dans la page facebook de l'AADL pour remplir les formulaires. Beaucoup ont réussi, d'autres se lamentent de n'avoir pu accéder à certaines rubriques, comme le salaire ou la commune de résidence. Bref, un beau «casse-tête électronique» de plus pour l'AADL. Une solution urgente doit être trouvée, d'autant que l'Algérie reste à la traîne en matière de connexion internet très haut débit. Officiellement, l'inscription au nouveau programme de logements de type location/vente, après bien sûr l'assainissement des listes de demandeurs restées en suspens depuis les années 2001 et 2002, a été donc lancée hier lundi à travers le site web de l'AADL. Le nouveau programme AADL dégagé par le gouvernement porte sur la construction de 150.000 logements en 2013 et 2014 ; la priorité de ce programme allant aux souscripteurs de 2001 et 2002 dont les demandes n'ont pas été satisfaites. Les nouveaux souscripteurs répondant aux conditions d'éligibilité à cette formule, dont un salaire ne dépassant pas six fois le SNMG (18.000 DA) et n'ayant pas bénéficié d'un logement ou d'une aide de l'Etat au logement, ont commencé difficilement à s'inscrire sur le site de l'agence (inscription.aadl.dz) mis en place spécialement pour cette opération. Malheureusement, la page d'accueil qui contient les informations nécessaires aux souscripteurs, restait obstinément fermée. C'est au niveau de cette page d'accueil que sont affichées l'ensemble des informations relatives à l'éligibilité et aux modalités d'accès à cette formule. Ainsi, les inscriptions en ligne permettront-elles le téléchargement de «l'accusé de réception» ainsi que les «conditions d'éligibilité, les pièces à fournir et le modèle de déclaration sur l'honneur». «Chaque demande de souscription recevra un numéro d'enregistrement et un mot de passe spécifique qui s'afficheront sur le formulaire d'enregistrement et reportés sur l'accusé de réception, qui resteront comme liens pour la réponse à donner aux citoyens ou pour une demande d'information complémentaire», explique l'AADL dans un communiqué. Selon l'agence, cette méthode permet aux demandeurs de logements d'éviter les désagréments des files d'attente et au personnel de l'agence de travailler dans de bonnes conditions. Mais, pour avoir le fameux 'sésame'' d'accès à un logement location/vente, il y a des préalables draconiens. Les informations fournies par les souscripteurs feront l'objet de vérifications systématiques et toute fausse déclaration entraînera l'annulation systématique de la demande de souscription et exposera son auteur à des poursuites pénales, selon l'AADL. Les vérifications porteront notamment sur le relevé des émoluments, le numéro de la sécurité sociale, le document prouvant la retraite, le certificat de résidence, l'attestation de revenu pour les non-salariés ainsi que sur le fichier du logement et de l'aide de l'Etat. Les demandeurs doivent, en outre, faire leur demande dans leur wilaya de résidence et un couple n'a droit qu'à une seule demande. Pour autant, aucune catégorie sociale n'est exclue de ce programme, selon le ministère de l'Habitat. Les célibataires (des deux sexes) répondant aux conditions d'éligibilité à cette formule, peuvent s'inscrire pour les futurs programmes au même titre que les mariés. Les logements location/vente sont destinés surtout aux cadres moyens ne pouvant pas bénéficier d'un logement social ou d'un logement public promotionnel. Pour le financement de ce programme, ainsi que celui de la formule « promotionnel public » gérée par l'ENPI (ex-EPLF), les pouvoirs publics ont dégagé une enveloppe de 1.200 milliards de dinars, soit 15 milliards de dollars à travers un tour de table de banques publiques dirigées par le CPA. Près de 300.000 logements, dont 100.000 en location/vente (programme AADL) seront financés par ce fonds mis en place par les banques publiques. Enfin, le gros de ce programme sera réalisé par des sociétés mixtes entre des entreprises algériennes de droit public et des partenaires étrangers, dont des entreprises espagnoles, italiennes ou portugaises, outre les entreprises chinoises, très présentes sur le marché algérien du BTP.