Appelés hier matin à 10h devant l'hôtel de ville par leur syndicat, le Snapap, à l'effet d'observer un sit-in de protestation, de nombreux travailleurs communaux de Constantine, répondant au mot d'ordre en question, s'y sont rendus en désertant leurs postes dans les différentes structures administratives municipales des secteurs urbains de l'agglomération constantinoise. Ils étaient plus d'une centaine qui en avaient gros sur le cœur et qui étaient venus assister à ce rassemblement. Mais ils ont été accueillis par un imposant service de sécurité qui était déployé devant le bâtiment de l'hôtel de ville et la plupart d'entre eux furent bousculés et empêchés par les membres du corps de sécurité de s'approcher du carré immédiat de la mairie. Mais leur plus grande frustration a été celle d'entendre leurs représentants syndicaux leur annoncer que le sit-in a été annulé, en leur expliquant que la veille, ils ont eu une rencontre avec le président de l'APC et ses collaborateurs et les deux parties ont convenu d'une séance de travail, qui sera organisée jeudi prochain, entre les représentants de la section syndicale et les membres de la commission des œuvres sociales, d'une part, les élus et les directeurs de l'exécutif concernés, d'autre part, pour examiner les voies et moyens de satisfaire leurs revendications et celles du syndicat. «Ce n'est pas sérieux», nous a déclaré sans ambages un travailleur visiblement frustré de n'avoir pu tenir de sit-in et clamer son mécontentement. «On aurait dû nous prévenir la veille et nous éviter le dérangement», a-t-il poursuivi, en signalant que lui et ses collègues ont eu des difficultés pour venir et que de nombreux autres s'étaient heurtés au refus de leurs responsables hiérarchiques et n'ont pas été autorisés à venir. «On dirait que nos responsables syndicaux nous utilisent uniquement pour exercer des pressions sur les responsables de l'APC et les amener à lâcher du lest», s'est indigné un autre travailleur mécontent et frustré également de voir que le sit-in a été annulé. «Et comment, ajouta un troisième, nous avons des choses, beaucoup de choses à dire. Mais voilà qu'on nous demande de décrocher sans aucun avertissement». Interrogés, les membres de la section syndicale du Snapap, accompagnés du secrétaire général du bureau de wilaya, nous ont expliqué le contenu de l'accord établi la veille avec le président de l'APC et ses collaborateurs. «On a convenu d'organiser, jeudi prochain, une séance de travail entre le comité des œuvres sociales et le secrétaire général du syndicat, d'un côté, le secrétaire général et les responsables financiers de l'APC, de l'autre, pour examiner la question du versement de la quote-part financière revenant aux œuvres sociales et régler le problème du blocage du compte de cette structure. En ce qui concerne la demande d'un local pour abriter le siège de notre section syndicale, il est probable que nous allons bénéficier de l'attribution des locaux de la mairie situés à l'entrée de la rue Chevalier, plus connus sous le nom d'El-Kheïria». Au sujet des travailleurs municipaux activant au niveau des établissements de l'éducation nationale, le maire a pris à sa charge d'adresser une circulaire aux chefs d'établissement pour clarifier les choses et leur rappeler les fonctions véritables de ces agents dont, pour rappel, plusieurs se sont plaints d'être souvent contraints d'effectuer des travaux domestiques dans les logements de ces chefs d'établissement et pour le compte personnel. «Il faut mettre un terme à ces pratiques d'un autre âge !», a commenté à ce propos, et non sans indignation, M. Mourad Djebassi.