Le président du MSP (Mouvement de la société pour la paix) Abderazak Mokri, a qualifié de «folkloriques» les rumeurs qui circulent, ces derniers jours, sur le report des élections présidentielles et la prolongation du mandat du chef de l'Etat jusqu'en 2016. «Nous ne pouvons même pas imaginer un tel scénario» a-t-il déclaré, hier, à l'occasion d'une conférence de presse, organisée au siège du parti, à Alger, pour présenter une sorte de «charte de sortie de crise» pensée et élaborée par les cadres du MSP. Une telle éventualité remettrait en cause la crédibilité du pays et de ses institutions, a averti M. Mokri qui souligne que l'Algérie passe, aujourd'hui, par une période extrêmement sensible et que la classe politique doit, désormais, assumer ses responsabilités. Le MSP est, depuis quelques mois, derrière une initiative visant à sortir le pays de son «marasme politique et économique», à travers l'élaboration d'un document intitulé: «charte de la réforme politique» et qui contient diverses propositions. Le document en question, présenté hier, a été adressé aux responsables algériens, aux membres de l'APN et du Sénat ainsi qu'à la quasi-totalité de la classe politique, y compris l'ex- FIS représenté par Ali Djeddi, ancien membre fondateur du parti dissous. Le MSP a même contacté Ali Benflis, Benbitour et Mouloud Hamrouche, pour leur soumettre ces propositions, a indiqué Mokri qui fait état, par ailleurs, d'une «classe politique effritée», en dépit des enjeux importants qui se profilent à l'Horizon. En fait la «charte de la réforme politique» propose de réunir, autour d'une même table, le plus grand nombre d'hommes politiques et de responsables de partis, afin de présenter un seul candidat, aux élections présidentielles de 2014, avec la promesse de respecter, scrupuleusement, les points inscrits dans cette charte, une fois élu à la magistrature suprême. Parmi les points inscrits sur cette charte, figurent en tête, les objectifs fixés par la Déclaration du 1er Novembre 1954, comme fondement de l'Etat algérien. Le responsable du MSP qui appelle, de tous ses vœux, à l'unité de la classe politique, a affirmé, par ailleurs, hier, que les conflits qui secouent, actuellement, le pouvoir n'intéressent nullement le citoyen qui se débat, dit-il, dans un dédalle de problèmes sociaux. Toutefois Abderazak Mokri a averti que si ces conflits ont réellement atteint l'institution militaire, comme cela est régulièrement rapporté par la presse, alors le pays, soutient-il, est réellement en danger. «Nous voulons une armée unie, forte et professionnelle qui défend nos frontières et qui ne prend pas de position politique», a déclaré Mokri qui promet de se battre, pacifiquement, face, dit-il, aux «prémices d'un jeu qui s'annonce fermé». L'Algérie passe par une période cruciale, tant sur le plan politique que sur le plan économique, de l'avis du président du MSP qui dénonce une «dilapidation des deniers publics pour gagner la paix sociale» et «une incapacité totale des gouvernants à instaurer le développement».