S'il reconnaît que le jeu politique devient "de plus en plus fermé", Abderrezak Makri, chef du MSP, ne désespère, toutefois, pas de faire aboutir son initiative dite "Charte pour une réforme politique". Une initiative que le MSP veut partager avec différents partis d'opposition et autres personnalités politiques, tels que les potentiels candidats à la présidentielle, Ali Benflis et Ahmed Benbitour, ou encore Mouloud Hamrouche. Mais pas seulement. M. Makri parlera également de sa rencontre avec des dirigeants du FIS dissous, citant Ali Djeddi. L'objectif de cette initiative, explique le leader du MSP, est d'arriver à un large consensus au sein de l'opposition pour la désignation d'"un candidat unique" à la prochaine présidentielle, sans expliquer en quoi Hamrouche, par exemple, serait un opposant. "Certes, le jeu politique devient de plus en plus fermé, mais nous allons tout tenter pour imposer notre initiative", a déclaré, hier en conférence de presse, M. Makri, souhaitant intensifier dans les jours à venir les échanges avec les représentants de l'opposition sur cette initiative lancée depuis le 25 juin dernier. Le n°1 du MSP, qui a basculé dans l'opposition depuis que son parti a quitté l'alliance présidentielle, ne nourrit évidemment pas l'espoir de rallier à sa cause "les partis du pouvoir», qu'il déclare, d'ores et déjà, "non concernés", par l'initiative. Il citera notamment le nouveau patron du FLN, Amar Saïdani, lequel serait, selon lui, préoccupé par d'autres desseins, et n'a donc "aucune relation avec notre initiative". Néanmoins, selon les dires de M. Makri, même certaines personnalités sur lesquelles il misait ne seraient pas plus enthousiasmées par le projet du MSP. M. Makri citera, à ce titre, M. Benflis, lequel, avoue-t-il, "n'a, jusqu'à présent, pas montré de signes positifs pour accepter notre initiative". Invité par ailleurs à commenter les dernières spéculations sur l'intention de Bouteflika de prolonger son mandat de président de deux ans, après révision de la Constitution, le chef du MSP a déclaré qu "(il) ne veut même pas imaginer cette éventualité" qu'il qualifie de "chose folklorique". "On ne veut vraiment pas imaginer que l'Algérie arrive à cette scène ubuesque", a-t-il martelé, jugeant, au passage, que les discussions engagées ces derniers jours en "catimini" sur la révision de la Constitution ne font que remettre en cause encore davantage "la crédibilité" des institutions et du gouvernement. Quant à sa position par rapport aux changements opérés par Bouteflika dans l'institution militaire, M. Makri estime que "si la lutte politique et le clanisme ont réellement atteint l'institution militaire, le pays est vraiment en danger". "Nous militons pour l'instauration d'un pouvoir civil, donc nous voulons que l'armée soit une institution neutre, une institution de tous les Algériens. Mais on ne veut pas d'un pouvoir au profit de la corruption", a-t-il ajouté. L'allusion est claire ! F A Nom Adresse email