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L'illusion des Bouteflikistes de bonne foi
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 03 - 10 - 2013

En apparence, tout semble rouler sur une chaise qui roule : les « Services » sont réformés, le Général des armées s'assoit sagement derrière le Premier ministre et pas sur sa tête, le gouvernement ressemble moins à une kasma ou une Kheima FLN comme à l'époque du Belkhadem sans sel, le peuple mange bien, il y a moins d'émeutes, il y a un milliard de centimes par jeune Algérien et le vent dangereux du printemps « arabe » est passé au-dessus de nos têtes selon la version officielle. Nous sommes un pays qui a de l'argent, devenu pays stable parce que le reste du monde « arabe » va mal et nos doctrines de l'anti-islamisme, de la dictature policière stabilisatrice et de la démocratie spécifique sont acceptées dans le monde comme une doctrine du bon sens. En apparence, nous sommes bien. Trop bien peut-être. Et cela nous inquiète sourdement. On sait que toute l'affiche est bâtie sur quelque chose de fragile, une paix qui ressemble à une trêve, une économie qui risque de s'effondrer à n'importe quel moment, un régime qui dépend plus d'un AVC que de la volonté des peuples locaux. Il suffit de rien.
Cette illusion de « solidité », jumelle d'une muette inquiétude, a fait naître l'Espoir grossier et semble profiter à l'actuel Président et à son image. Bouteflika devient « bon roi » parce que le reste du monde est menacé et parce qu'on ne voit pas de solution à l'avenir que dans la reconduction du Présent, immuable, immobile et sans remise en question. Cela donne l'illusion d'une immunité contre les changements pénibles de notre époque et les vents mauvais de la prédation internationale. Sauf qu'il faut se le dire et le répéter comme une incantation pour garder les yeux ouverts : le pays est fragile, il repose sur un homme pas sur des institutions. Il peut disparaître par un AVC ou par une mauvaise révolution. On n'a pas d'élites politiques de relève, notre économie reste celle de la cueillette et du puisatier et les équilibres entre la faim et les stocks sont précaires. Ce n'est pas l'apogée d'un règne raisonnable et fort mais une simple illusion de force. Bouteflika a peut-être gagné sa longue bataille pour son dernier quart de président au dernier quart d'heure, mais cette scène est aussi un effet d'optique, peut-être nécessaire dans le cas où l'homme viserait à la faire revenir les « services » de leur délire d'autonomie et de tutorat sur le pays, peut-être simple effet de scène. Peut-être imaginaire car l'homme sait que ce peuple est crédule et que ses élites sont souvent serviles ou fatalistes. Le DRS est un mythe efficace, mais se présenter comme le vainqueur du DRS est un mythe encore plus efficace. C'est donc amusant, captivant, cela fait passer le temps mais dangereusement.
Car dans le jeu du monde, on reste encore un pays dit « arabe », verrouillé par des régimes populistes, des peuplades aux croyances et violences moyenâgeuses, menacé par la remontée des djihadistes et par les victoires idéologiques de l'islamisme, sans compétitivité internationale, sans libre entreprise, sans économie hors pétrole, avec de profonds traumatismes postcoloniaux et asservie par les lourdes névroses de l'identité, l'histoire la langue et le déni de soi. Résumer notre sort au sort du DRS ou de Bouteflika est juste une façon de se mentir. Et voir dans Bouteflika une solution d'avenir c'est se mentir et se cacher ses propres frayeurs sous le prénom d'un autre. C'est notre cas. La « solution » Bouteflika est juste une façon de se voiler la face et de fuir le réel. Car le danger n'est pas qu'il existe des Bouteflikistes serviles et cupides mais qu'il existe depuis quelque temps des Bouteflikistes de foi qui voient encore en lui la solution à notre destin d'orphelins et oublient que la peur est mauvaise conseillère. Ils sont l'armée des futures défaites.


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