Et voilà, le blé le vrai, le grain, quoi, celui qui fait le pain dont nous jetons une bonne partie est redescendu sous la barre des 50 millions de quintaux ! La production ne sera, selon la wizara de la Filaha, que de 49 millions de quintaux. On attendait 56 millions, puis 52 millions Il n'a pas beaucoup plus à l'est et l'Ouest contrairement aux habitudes, a été mieux arrosé. Comme on produit plus à l'est, on descend au-dessous du «50» symbolique. Loin du record absolu de 2008 avec 62 millions de quintaux ! Quant à la «mounadhama» des Fellahines, qui avait presque fait dans la «subversion» en parlant d'une petite production de 30 millions de quintaux en 2012, elle n'a pas encore donné ses chiffres Comme depuis toujours on est, en Algérie, en délicatesse avec les statistiques, on a la polémique qui va avec Sans conséquences visibles. Car, du blé, il y a en a dans les caisses de l'Etat et le gouvernement sans se soucier des inquiétudes exprimées avec un tact et une politesse infinie par le Gouverneur de la Banque d'Algérie ne rechigne pas à la dépense. Ce projet de loi de finances 2014 qui a été adopté avec le retour du Conseil des Ministres après une longue absence va aggraver le déficit Mais, encore une fois, le blé du FRR y pourvoira On bouchera les trous en attendant de passer le cap d'avril 2014 qui, probablement, créera d'autres caps à passer et où il ne faudra pas trop se soucier de l'orthodoxie économique. Comme on le fait pour la «renationalisation» d'El Hadjar où l'on oublie que le groupe Sider donc l'Etat est devenu majoritaire dans une entreprise qui a des déficits et des pertes Mais bon, il n'y a pas que des mauvaises nouvelles à faire passer. Le patron de l'UNOP explique, par exemple, que sans la production locale, les importations de médocs auraient été de 3 milliards de dollars au lieu de deux. Et surtout, il affirme que les capacités de production existantes permettent de couvrir dans un délai rapide 70% du marché nationale. Mais cela suppose une politique Et enfin de compte, le problème de l'économie est de savoir quel usage faire du blé avant qu'il ne soit trop tard. L'économiste Abdelhak Lamiri avec une insistance exemplaire réaffirme qu'on ne se trompe en général de diagnostic et que l'enjeu est de penser, dès maintenant, à un «plan Marshall de développement de la ressource humaine». Il faut changer l'Etat, avoir une administration «experte». Il faut aller vers les industries du savoir et cela changera le reste. Un joli mot d'ordre à en tirer après avoir lu le délicieux reportage sur les dattes d'Oued Souf: on veut des têtes qui font du blé au lieu de se contenter de le bouffer.