La production céréalière des régions des Hauts-Plateaux devrait permettre à l'Algérie d'assurer, dans une certaine mesure, son indépendance alimentaire. Les Hauts-Plateaux seront-ils un palliatif au Sud?. Les épis de blé représentent la révolution agraire et l'agriculture par laquelle l'Algérie devait assurer son autosuffisance alimentaire. La souveraineté nationale d'un pays a de tout temps été jaugée par le niveau de sa sécurité alimentaire. Consciente de cette équation, et contrainte d'atteindre cet objectif, l'Algérie a mis en place une véritable stratégie agricole. Pour ce faire, les pouvoirs publics comptent mettre les bouchées doubles. A cet effet, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural prévoit une production de plus de 53 millions de quintaux de céréales par an à l'horizon 2014 grâce à l'engagement d'un programme conséquent d'intensification qui va concerner toutes les filières agricoles, notamment céréalière. «Avec la mise en oeuvre de ce programme, il est attendu à l'horizon 2014 une production de céréales de 53,7 millions de quintaux, dont 36 millions de quintaux de blé», a précisé le ministère. Cette production sera assurée à hauteur de 80% par 19 wilayas des Hauts-Plateaux. Ainsi, perçue comme l'un des principaux éléments garantissant une sécurité alimentaire durable, la filière céréalière est placée au coeur de la politique du renouveau de l'économie agricole et du renouveau rural, projetée dans la perspective de la mise en oeuvre du prochain programme quinquennal 2010-2014. L'objectif est d'atteindre une production à même de satisfaire le marché national et assurer l'autosuffisance alimentaire en matière de céréales, produits laitiers, pomme de terre. Sachant que le blé constitue l'aliment de base en Algérie, le montant de la facture des céréales, semoule et farine a doublé passant de 1,98 milliard USD en 2007 à 3,98 milliards USD en 2008. Aussi, l'Etat doit redoubler d'efforts afin d'atteindre un taux satisfaisant en matière de production nationale. «La crise mondiale n'est qu'une alerte pour notre sécurité alimentaire» a déclaré, Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural lors d'une réunion regroupant le Forum des chefs d'entreprise (FCE) et le Groupe de réflexion Filaha. Et de dire haut ce que d'aucuns pensent tout bas. «La sécurité alimentaire relève de la souveraineté nationale, il est donc impératif que l'ensemble des acteurs du secteur se mobilisent de la façon la plus cohérente pour faire de l'agriculture un secteur central et stratégique de création de richesses dans notre pays», a-t-il souligné. Pour réussir ce défi, le ministère a appuyé sa démarche par la signature des contrats de performances avec les 48 wilayas du pays pour améliorer la production nationale dans toutes les filières et assurer la sécurité alimentaire de l'Algérie, en tant que facteur garantissant la cohésion sociale. Il était temps. Il y a lieu de souligner qu'actuellement la céréaliculture n'est menée que sur une superficie moyenne ensemencée de 3,2 millions d'hectares avec une surface à potentiel avéré de 1,2 million d'hectares. Et quand on sait que la moyenne de production durant les quatre dernières années, a été de 34,3 millions de quintaux, (dont 23,3 millions de blé), avec des fluctuations liées au climat qui vont de 9,3 millions de quintaux (dont 7,6 millions de blé) en année sèche jusqu'à 43 millions de quintaux en année humide (dont 29 millions de blé), on comprend mieux la hausse de la facture alimentaire. En effet, l'Algérie importe régulièrement 50 millions de quintaux de blé. En outre, en 2008, l'Algérie a enregistré une faible production céréalière soit 17,3 millions de quintaux. Tandis que les importations de blés se sont élevées à 63,5 millions de quintaux, pour un coût de 3,9 milliards de dollars. En optant pour cette stratégie, l'Algérie ne veut plus dépendre des hydrocarbures. En effet, les besoins alimentaires de la population algérienne sont satisfaits grâce aux importations, lesquelles sont passées d'environ 2,8 milliards de dollars US en 2000 à 8 milliards de dollars en 2008. Or, avec la chute des prix de l'or noir, la sécurité alimentaire est plus que d'actualité.