Commençons par la bonne nouvelle, nous allons enfin dépenser intelligemment. Le Salon International du livre d'Alger 2013 arrive à la fin du mois alors retenez-vous, ne changez pas inutilement de machine à laver alors qu'elle marche, n'achetez pas une nouvelle télévision Et si vous vivez à proximité du tram ou du métro pour les algérois, vous avez une autre bonne raison de ne pas acheter de voiture. Sachez, même si on vous le dit peu, que l'OMS a définitivement confirmé que l'air pollué que l'on respire est cancérigène et que le diesel, ce carburant dominant que nous importons en partie, est un des grands coupables. Garde donc vos sous pour acheter des livres en allant à la Safex. Et si vous, algérois, avez des amis à l'intérieur qui décident de «descendre» ou de «monter» à Alger, accueillez-les. C'est pour la bonne cause ! D'autant que le Salon International du livre d'Alger 2013 a la bonne idée de le faire sur le thème «ouvre-moi le monde». Comme on ouvre un livre ! Ouvrons donc nos «apparts» aux amis et aux parents. En ces temps d'Idhrab des enseignants, il n'est pas inutile de répéter que le livre est le meilleur de l'homme ! Tant pis pour ceux qui croient que c'est le chien ! Ils ont tort ! Mais le livre n'est pas, en général, Hacha les exceptions rares, l'ami des pouvoirs. Nous voilà donc dans l'entre-deux ! Entre la joie de faire la meilleure dépense de l'année et, en quatrième de couverture, un projet de loi sur le livre plutôt inquiétant. Il faut lire en effet le texte de loi pour comprendre l'émoi des éditeurs qui découvrent derrière de nombreux articles de vrais barrages administratifs érigés contre un métier et une activité économique. Les moins critiques ceux qui zaama ne veulent pas politiser les choses diront que l'enfer est en général pavé de bonnes intentions. Car les auteurs de la loi au lieu d'accompagner une activité qui se développe et que nous avons collectivement grand intérêt à voir grandir ont décidé de faire dans le système défensif italien, le fameux Catenaccio. Le mot provient de «cadenas» ! Et cela n'a rien à avoir avec les cadenas amoureux qui s'accrochent dans l'ex-pont des suicidés pardon du Télémly ! Ces cadenas d'amour qui suscitent l'ire d'un cheikh cathodique d'une télévision algérien de statut étranger n'ont rien à voir avec les cadenas qui s'installent en quatrième de couverture du métier d'éditeur. Il n'y est pas question d'amour des lettres, d'élan à l'activité d'édition, il est question surtout de contrôle, de vérification, de surveillance, d'autorisation, de déclaration, de préalable, d'interdiction Un vocabulaire triste, l'exact contraire, d'élan, d'initiative, de mouvement, de libération de vie !