En tournée d'inspection mardi après-midi à la nouvelle aérogare de Aïn El-Bey, le wali de Constantine a exprimé son vif mécontentement en découvrant les nombreuses malfaçons et anomalies, parfois vénales, dans cette nouvelle infrastructure livrée dernièrement au trafic aérien et qui sert pratiquement de vitrine pour les voyageurs débarquant dans la ville des ponts. Et de décider sur-le-champ de convoquer dans son cabinet, aux fins d'explications à donner, les responsables de toutes les entreprises ayant participé à la construction de cet ouvrage qui a coûté la bagatelle de 300 milliards de centimes et a été livré avec un retard considérable le 14 juin 2013. «Toutes ces malfaçons sont loin du niveau acceptable et leur réparation peut être évaluée à un niveau proche du coût du projet dans son ensemble», a déclaré le wali sur un air de dépit, en ajoutant que c'est pour cette raison qu'il a décidé de convoquer dans les plus brefs délais tous les entrepreneurs qui ont participé à la construction de l'ouvrage. Et l'évidence de la sonnette d'alarme que vient de tirer le wali saute aux yeux si l'on considère que la nouvelle aérogare, qualifiée de bijou le jour de sa réception, il y a à peine six mois, comporte des anomalies criardes: des fissures dans le carrelage, une dalle de sol mal posée et qui risque de se casser, des escalators électriques qui ne fonctionnent plus, des problèmes d'étanchéité à la terrasse qui ont provoqué des dégâts à une partie du toit, des anomalies sont également apparues au niveau du collecteur principal des eaux usées, au niveau du système d'affichage. Ajoutez à cela, des accessoires qui ont été escamotés par les constructeurs en plus d'une finition qui laisse à désirer. Les informations entendues hier à la radio régionale de Constantine affirment que le directeur général de l'Entreprise de gestion des services aéroportuaires (EGSA) de Constantine, M. Ighilahriz, avait refusé, à l'époque, de signer le procès-verbal de réception du projet, mais la DLEP, affirment les mêmes sources, a, elle, signé ce document. Le directeur général de l'EGSA de Constantine, organisme qui coiffe plusieurs aéroports à l'Est du pays, a confirmé clairement ces informations en disant: «On s'est trouvés le 14 juin dernier appelés à la réception de ce système défaillant. Nous avons appelé plusieurs fois l'entreprise, mais les responsables ne sont pas venus». Continuant sa tournée d'inspection, M. Hocine Ouadah, wali de Constantine, a effectué une visite dans les locaux de l'ancienne aérogare appelée à être détruite complètement et reconstruite selon des standards de pointe. Les informations recueillies sur les lieux disent que l'opération de démolition et de reconstruction a été confiée à un groupement d'entreprises de nationalités algérienne, espagnole, brésilienne et tunisienne. L'étude et la réalisation de la nouvelle aérogare ont été fixées à 15 mois. Enfin, le wali a terminé sa visite par la salle des accueils protocolaires en cours de construction et dont la livraison a été fixée à la fin de l'année 2014. Et tous ces projets rentrent, indique-t-on, dans le cadre des préparatifs de l'évènement «Constantine, capitale de la culture arabe 2015».