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Ghardaïa : de l'étrange indifférence à soi et aux siens chez l'Algérien
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 26 - 01 - 2014

Qu'est-ce qui se passe à Ghardaïa ? On ne sait pas. On ne veut pas le savoir. On se replie, on refuse, on détourne, on contourne et on parle d'autre chose. C'est la vieille mécanique du déni. Quand on tue un jeune en Kabylie, on se replie chez soi et on parle de l'autre comme d'un autre pays. Aussi bien lorsque deux ministres auraient racketté un homme d'affaire oranais, le réduisant à la pauvreté, à la prison ou à l'exil. Comme si le pays se vengeait de lui-même contre lui-même, en s'ignorant, en se tournant le dos, un par un, l'un à l'autre. Aujourd'hui donc, c'est Ghardaïa. La régime a appris au peuple une leçon : tout ce qui te concerne ne te concerne pas, c'est moi qui m'en occupe. L'autre est un autre, ennemi, lointain, différent, étranger. Ghardaïa engage aujourd'hui le pays et pose la grave question de sa cohérence, son unité, sa solidarité et sa conscience nationale. Mais cela est ignoré, à charge du régime, traité comme un cas local, une étrangeté. On a fabriqué un peuple qui n'est pas appelé à défendre sa terre mais à la regarder. Et pourtant ce qui se passe là-bas nous concerne, nous interpelle : toute rwandisation est précédée (règle d'or) par l'indifférence. « Hier, on a tué à Ghardaïa. Ou peut-être aujourd'hui. Je ne sais plus ». Reprise en mode collectif du fameux incipit de l'Etranger. Pour ceux qui ont lu ce roman d'Albert Camus, il y a une formidable et sinistre ressemblance entre son Meursault et notre cas : indifférence face au meurtre, face à la femme, aux autres, au temps. Rythme sec de la vie, insolation, atonie, oisiveté, silence et prostration collective.
Retour à Ghardaïa : on ne sait pas ce qui s'y passe. On regarde, on fixe du regard puis on se détourne et on parle d'autre chose. L'Algérien est zappeur dans l'âme désormais. Ghardaïa, on l'ignore. Ou on y arrive pour faire la guerre, son Djihad, y pendre l'Autre au nom d'Allah, d'Ennahar ou de l'imbécillité. Et elle est fascinante cette indifférence de l'Algérien aux siens et à soi et à sa terre. Comme une démission. Peut-être plus : un refus, un exil immobile, un repli derrière le « barraudage » et l'insensibilité. Peuple « au-delà » de la guerre 90, qui ne ressent rien, va au travail, enterre sa mère ou sa femme, boit un café, prie un Dieu et recommence en se voilant la femme et la face et le monde. Nous sommes le plus vaste pays du monde : La Kabylie est située au Japon, l'Oranie en Amérique Latine, Ghardaïa est en Irak, Alger sur la lune, Mascara voyage sur un cheval et Annaba est le début du Brésil. Chacun vit chez soi, enfermé, méfiant, encagé, verrouillé. C'est la position « fils de Noé » : quand son père lui annonça le déluge, on sait ce qu'il avait répondu : je vais aller au plus haut de la montagne. L'eau ne m'y atteindra jamais.

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