Il est attendu, au cours de la prochaine tripartite, que les partenaires sociaux esquissent «ne serait-ce qu'un mot», sur le pourvoi des 140.000 postes d'emploi dans la Fonction publique. Le Premier ministre a claironné, partout où il est passé, que le gouvernement planche, actuellement, sur une sorte de concours destiné à tester les capacités des jeunes en pré-emploi pour «pouvoir les placer dans des postes qui cadrent avec leurs aptitudes.» Certains milieux avancent même que le nombre de postes d'emploi à pourvoir est 240.000 «notamment dans la Santé et l'Education où la demande est importante.» Ceux qui pensent qu'il est judicieux de «réformer» la Fonction publique, en reconstituant son encadrement, peinent en parallèle, à faire entendre leur voix «pour mettre un terme à la liquidation des cadres, en les obligeant à partir à la retraite, à 60 ans.» Nos sources pensent qu'«il est impératif de se pencher sur cette question de la retraite», parce qu'estiment des membres du gouvernement et des syndicalistes que «faire partir les cadres à 60 ans, cause des pertes à l'Etat sur deux volets : la sécurité sociale et le capital expérience.» L'on nous explique que «les cadres peuvent rester jusqu'à 65 ans, ça donne du répit à la Caisse des retraites, en plus, à 60 ans, les cadres sont en pleine maturité, au plan rentabilité, ils peuvent travailler et encadrer les jeunes nouvellement recrutés, les secteurs économiques, notamment, ont besoin de ces compétences pour transférer leur capital expérience aux jeunes.» La première à faire taire les voix qui veulent évoquer ces aspects de la question, c'est l'UGTA parce que, paradoxe des temps, c'est elle, nous dit un responsable au premier ministère «qui a exposé le problème, en premier, mais ses fédérations ont menacé de faire grève.» En effet, les fédérations «qui ont du monde» ont toutes refusé l'idée de faire reculer l'âge de la retraite à 65 ans, pour la simple raison, nous disent nos sources, que «les travailleurs dans les secteurs où ces fédérations sont bien représentées, préfèrent partir à la retraite, dès qu'ils ont cumulé les 32 ans de service requis pour caser leurs enfants ou leurs proches.» Il existe, aujourd'hui, bien «une question difficile à résoudre,» nous dit-on. Nos sources notent, à charge du gouvernement, que « la moyenne de vie des Algériens est, aujourd'hui, de 72 ans, mais l'on refuse de calculer avec ces référents.» En tout état de cause, une idée est en gestation pour solutionner le problème, «monter l'âge de la retraite année par année.» C'est-à-dire, expliquent nos sources, «chaque année, le gouvernement ajoute une année à l'âge de départ à la retraite jusqu'à atteindre 65 ans, on gagnerait ainsi à laisser respirer les caisses de sécurité sociale et le pays profite du capital-expérience.» Evidemment, ceux qui réfléchissent sur la question, notent que «si une telle réflexion aboutit, les travailleurs auront toujours latitude de partir à la retraite à l'âge qu'ils veulent».