Québec veut donner un grand coup d'éventail dans les procédures visant l'immigration au pays le plus proche de l'Alaska. L'objectif est de remplacer la formule «premier arrivé au bureau de dépôt des dossiers, premier servi» et de favoriser plutôt le choix des candidats par rapport aux besoins du marché de l'emploi. Cette manière, pense-t-on, va limiter les dégâts en «important» des personnes aptes à intégrer le marché du travail sans trop coûter au gouvernement en frais d'installation et d'intégration immédiate ainsi que les frais inhérents à la gratuité des soins. C'est dire que toute «l'actuelle politique d'installation est remise en cause», soulignent certains. D'autres soutiennent que le nouveau projet de loi «pourrait s'avérer discriminatoire sur le plan social». C'est dire que rares seraient les travailleurs manuels à prétendre à des espoirs de vivre sous d'autres cieux». Un projet de loi allant dans ce sens a été déposé ces derniers jours par la ministre provinciale de l'Immigration pour mettre à jour la vieille loi qui date de 1968. La sélection devrait reposer plutôt sur une «déclaration d'intérêt», propose-t-elle. Les candidats rempliraient une fiche. Elle renseignerait Québec sur leur âge, leur maîtrise du français, leur formation et leur expérience professionnelle. Les candidats seraient classés par «ordre de priorité». On contacterait ceux qui sont les mieux adaptés aux besoins du marché du travail. Voilà en gros de quoi sera constituée en priorité la première approche pour toute tentative de dépôt d'un dossier d'immigration, dépôt qui, aujourd'hui, doit être accompagné d'un montant de 700 dollars environ pour les besoins de l'étude. «Cela permettrait par exemple de recruter dorénavant plus d'ingénieurs civils ou d'orthophonistes, des métiers en demande», a expliqué Mme De Courcy, la ministre de l'Immigration. La loi actuelle ne mentionne même pas «la francisation, la régionalisation et l'intégration parmi les objectifs de la loi», déplore Mme De Courcy. Son nouveau modèle s'inspire des pratiques déjà en vigueur notamment en Australie et en Nouvelle-Zélande. Il ne s'appliquerait toutefois pas aux demandes de réfugiés ou de réunification familiale, précise la ministre. Cette banque serait renouvelée tous les deux ans. On modifierait au besoin les critères pour arrimer l'immigration aux besoins changeants du marché du travail. Cette méthode serait aussi «plus efficace», soutient la ministre. Le système actuel crée un «engorgement». On pourra aussi donner l'heure juste plus rapidement aux candidats qui ne répondent pas aux critères, ajoute-t-elle. La méthode actuelle contribue à créer «des taux de chômage très élevés», dit-elle. Mais même si on sélectionne des immigrants qualifiés, leurs problèmes pour la reconnaissance des diplômes demeureront. Ce volet ne relève pas du ministère de l'Immigration. «La reconnaissance des acquis, la reconnaissance des diplômes dépendent de mes collègues qui ont accepté de travailler avec moi sur ce dossier», assure la ministre. Ce qui est sûr et certain, tout au moins jusqu'à présent, nul ne pense que « les immigrants sont là pour « voler le pain » des autochtones. Mais, avec le débat sur la charte des valeurs québécoises, bien malin est celui qui peut d'ores et déjà se prononcer sur l'avenir de l'immigration qui, dans bien des cas, fait le bonheur du Canada. La plus forte vague des immigrants en provenance d'Algérie se situe vers la fin des années 90. La communauté algérienne est estimée présentement à quelque 100.000 membres dont l'écrasante majorité est installée dans la province du Québec. Montréal, la métropole abrite un Consulat général. L'ambassade se trouve à Ottawa, la capitale fédérale.