Les candidats à l'immigration pourraient être exempts, dans un proche avenir, de payer les 975 dollars canadiens exigés par le gouvernement fédéral. C'est du moins la promesse faite par Paul Martin et Stephen Harper, les chefs des partis libéral et conservateur canadiens, aux candidats à l'immigration qui doivent payer 975 dollars canadiens pour eux-mêmes et leurs conjoints afin de s'installer au Canada. Le chef conservateur s'est engagé à les réduire de moitié dès l'installation de son gouvernement, s'il obtient le nombre de sièges nécessaire. Il les diminuera à 100 dollars après, s'est-il engagé. Le Premier ministre libéral sortant avait promis, quant à lui, d'éliminer complètement dans les trois ans qui viennent ces frais d'installation qui dépassent les 60.000 DA. D'autres frais sont exigés pour l'étude du dossier fédéral. Ils ne changeront pas. Le requérant principal doit payer 550 dollars pour lui et la même somme pour son conjoint et tout enfant à charge de plus de 22 ans. Pour tout enfant de moins de 22 ans, il doit débourser 150 dollars. Tous ces frais viennent après ceux exigés par le gouvernement provincial, dans le cas du Québec. Ceux-ci s'élèvent à 390 dollars pour le demandeur principal, 250 dollars pour son conjoint et 100 dollars pour toute autre personne à charge, en cas de parrainage. Ces promesses électorales n'ont pas laissé indifférents leurs adversaires politiques, qui n'ont pas manqué de rappeler à Paul Martin que c'est lui qui a instauré cette taxe à l'immigration en 1995 lorsqu'il était ministre des Finances. A l'époque, il avait justifié cette décision par une question de déficit budgétaire. En lançant ces promesses, les hommes politiques canadiens voulaient avoir les faveurs d'un électorat ethnique déterminant dans certaines circonscriptions. Stephen Harper, élu premier ministre, est allé jusqu'à promettre de présenter les excuse du Canada pour la communauté d'origine chinoise qui a été victime dans le passé d'une taxe instaurée entre 1885 et 1923 pour limiter l'immigration chinoise. Toutefois, la frustration actuelle chez les immigrants est la non-reconnaissance des diplômes acquis dans leurs pays d'origine et la difficulté d'accéder au marché du travail à des postes reflétant leurs réelles qualifications. Sur ce point et profitant de la Journée mondiale des migrants, le 15 janvier, la Conférence des évêques catholiques du Canada a appelé à un « accueil digne des immigrants » en recommandant une « reconnaissance de leur éducation et de leurs compétences professionnelles ainsi qu'une plus grande ouverture au marché du travail ». Promesses, promesses, qu'en sera-t-il après l'élection ?