La grève des dix-sept travailleurs de la cimenterie Lafarge de Oggaz, dans la région de Sig, entre dans son dixième jour. A part les évacuations répétitives des grévistes sur l'hôpital du chef-lieu de daïra et les manifestations de soutien et de sympathie, rien de nouveau ne se profile à l'horizon. Contacté par téléphone, un gréviste nous apprendra que la situation de ses camarades et la sienne se détériore jour après jour. Un autre indicateur nous est fourni attestant des risques qui commencent à guetter ces grévistes : dans les meilleurs cas le taux de glycémie du groupe se situe entre 0.6 gr/l et 0.8gr/l. D'ailleurs, un des grévistes est retenu à l'hôpital de Sig depuis quatre jours. A part les médicaments qu'on lui ingurgite pour parer au plus urgent, on nous assure qu'il continue d'observer son mouvement de protestation comme ses camarades restés sur le site devant l'usine Lafarge. Notre source nous affirme qu'hier encore les éléments de la Protection civile sont intervenus pour évacuer des grévistes qui se sont évanouis. En ce moment, ce sont les familles, inquiètes pour la santé de leurs proches, qui commencent à montrer des signes d'énervement, nous signale un militant de la LADDH qui est en contact permanent avec ces grévistes. Elles envisagent de poser le cas de leurs père ou frère ou fils dès l'ouverture de la campagne électorale pour les présidentielles. Par ailleurs, une autre source de l'intérieur de l'usine nous assure que la tension au sein du collectif des travailleurs est devenue perceptible. Déjà une tentative d'organiser un mouvement de soutien aux grévistes a avorté. Les menaces des responsables de l'usine, nous dit-on, ne font qu'attiser le feu.