Selon une source du management de Lafarge Algérie, la dernière réunion qui a regroupé, le 3 mars à 23h, des responsables de Lafarge avec des membres de la section syndicale et autres représentants des travailleurs grévistes, n'a rien apporté de neuf. La cimenterie du groupe français Lafarge à Oggaz, à 65 km de Mascara, demeure, depuis le 25 février, paralysée. Aucun compromis n'a été trouvé entre les émissaires de la direction générale de Lafarge Algérie et les représentants des travailleurs grévistes de l'usine. Aucune solution palpable ne pointe à l'horizon. C'est le blocus total. En effet, les grévistes, qui ont installé une tente à l'entrée principale de l'usine, affichent leur volonté de ne pas revenir sur leur décision ; ils exigent la satisfaction de leurs revendications qui s'articulent autour de 23 points. Le départ du directeur des ressources humaines (DRH), El Habib Daho Lakhdar, est la condition sine qua non des grévistes. Selon une source du management de Lafarge Algérie, la dernière réunion, qui a regroupé, le 3 mars à 23h, des responsables de Lafarge avec des membres de la section syndicale et autres représentants des travailleurs grévistes, n'a rien apporté de neuf. Le refus des responsables de Lafarge de reconnaître la revendication relative au départ du DRH, nous dit-on, a poussé les protestataires à quitter la table des négociations. A ce sujet, une source de la cellule de communication de Lafarge nous a précisé que «les travailleurs, qui ont le droit d'exiger de meilleures conditions socioprofessionnelles, n'ont pas le droit de réclamer le départ d'un cadre dirigeant de l'entreprise. Le départ ou le maintien du DRH de Oggaz est du ressort d'une commission spécialisée». Contacté par nos soins, le DRH n'a pas hésité à afficher son étonnement et nous a déclaré : «Officiellement, je suis en congé et c'est en mon absence que ce conflit a éclaté. Je n'ai aucune idée sur les motifs qui incitent les grévistes à exiger mon départ.» Un autre cadre de la cimenterie que nous avons contacté s'est montré déçu de la situation qui prévaut au sein de l'entreprise de Oggaz. «L'unité est prise en otage par une partie des travailleurs qui se sont imposés en maîtres des lieux. Ils empêchent les travailleurs et les cadres de l'usine de reprendre le service, reléguant au second plan les gestionnaires.» De son côté, un gréviste, qui a préféré garder l'anonymat, estime que les revendications de ses camarades sont légitimes. «Nous exigeons de meilleures conditions de travail et la revalorisation des salaires», a-t-il affirmé. Le débrayage a causé à l'usine, selon un cadre dirigeant, un manque à gagner colossal. «Au cas où les grévistes refusent toujours d'ouvrir les portes de l'usine pour un redémarrage de production, nous serons contraints à faire appel à la force publique», nous assuré notre source. Le wali de Mascara, Ould Salah Zitouni, se sentant concerné, a désigné une commission de wilaya à l'effet de servir d'intermédiaire entre les parties en conflit, et ce, afin de mettre un terme au bras de fer qui se durcit.