La nouvelle station de dessalement d'eau de mer de la Mactaâ ne devra fonctionner, dans un premier temps, qu'à hauteur de 50% de ses capacités réelles. Une « restriction » imposée par l'incapacité du réseau AEP actuel à absorber l'ensemble de la production de la station dont la capacité optimale est de l'ordre, de pas moins, de 500.000 m3/jour. C'est ce qu'expliquent des sources proches de ce projet dont la production est destinée à alimenter, non seulement, les besoins de la wilaya d'Oran, mais aussi ceux des wilayas limitrophes telles que Mostaganem, Mascara et Relizane. Un atout de taille, toutefois, pour la wilaya d'Oran, c'est celui de ses capacités de stockage. Lors de sa dernière visite d'inspection et de travail, à la wilaya d'Oran, le ministre des Ressources en eau, M. Hocine Necib avait, en effet, affirmé que la wilaya d'Oran est considérée comme l'une des wilayas du pays les mieux dotées en moyens de stockage d'eau avec une capacité de plus de 700.000 m3, ce qui lui confère une certaine autonomie par rapport à d'autres régions. Une capacité qui vient de se renforcer avec l'acquisition d'un réservoir à Ararba d'une capacité de stockage de 50.000 m3, destinée à alimenter la wilaya de Mascara. Avec une capacité de production journalière de 500.000 m3, l'usine de dessalement d'eau de mer d'El Mactaâ est la plus grande au monde. Elle permettra de couvrir l'ensemble de la demande de la wilaya d'Oran dont les besoins actuels tournent autour de 350.000 m3/jour. La production excédentaire sera destinée à alimenter une partie des besoins des wilayas de Mostaganem, Mascara et Relizane. Il s'agit d'un investissement de l'ordre de 492 millions de dollars, financé à hauteur de 70 % sous forme d'emprunt bancaire (Banque nationale d'Algérie - BNA) et de 30 % sur fonds propres des 3 actionnaires composant la Société du projet « Tahlyat Myah Maqtaâ» (TMM). Une société par actions, détenue à 43% par Algerian Energy Company» (AEC SPA), à 10% par l'Algérienne des eaux (EP ADE) et à 47% par «Menaspring Pte Ltd» (Singapour). Les deux acheteurs de l'eau produite par l'usine d'El Mactaâ seront Sonatrach et l'ADE, à la faveur d'un contrat-vente achat d'eau (CVAE) d'une durée de 30 ans. L'exploitation de l'usine sera confiée, quant à elle, à Hyflux Operation & Maintenance Algérie (HOMA). Pour rappel, le groupe Hyflux de Singapour avait remporté le projet de l'usine de dessalement d'El- Mactaâ, devant 5 compagnies et consortiums concurrents, grâce à un modèle «build own and operate» (BOO). L'offre de Hyflux était basée sur un prix du mètre cube (PMC) de 0,5577 dollar US. Parmi les concurrents de Hyflux figuraient 2 consortiums espagnols : «Befesa-Sadyt Somague' (PMC 0,62 dollar US - montant d'investissent de 587 millions USD) et Inima-Aqualia' (PMC 0,64 dollar US et un investissement de 498 millions USD). Un consortium anglo-algéro-japonais Biwater-Toray-Arcofina» était, également, de la course avec un PMC de 0,797 dollar US et un investissement de 619 millions USD. Un autre groupe espagnol Acciona-Agua' avait soumissionné à un PMC de 0,798 dollar US et un investissement de 709 millions USD), ainsi qu'un groupement américano-égyptien, «GE Water-Orascom», (PMC 0,85 dollar US et un investissement de 870 millions USD).