A l'appel du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) des milliers de personnes ont marché hier à Tizi-Ouzou pour exprimer le rejet de la présidentielle de demain jeudi. La marche a démarré du campus Hasnaoua de l'université Mouloud-Mammeri et s'est terminée à la Place de l'ancienne mairie en empruntant plusieurs ruelles de la Ville des Genêts. Les manifestants ont brandi des banderoles et scandé des slogans hostiles au pouvoir et appelant au boycott de l'élection présidentielle. Parmi les marcheurs étaient présents l'ancien et l'actuel président du parti, à savoir Saïd Sadi et Mohcine Bellabbès. La manifestation s'est déroulée dans le calme mais sous le regard vigilant d'un dispositif policier déployé tout au long de son itinéraire. Les manifestants ont appelé au changement du régime et ont exprimé leur refus d'un 4e mandat du président Bouteflika Abdelaziz. A l'arrivée au rond point du centre-ville, Saïd Sadi et Mohcine Bellabès sont intervenus tour à tour sur un perchoir installé devant le bureau de l'agence Actel pour exprimer les exigences de leur parti. Ainsi, pour Saïd Sadi, «si la Kabylie boycotte, le régime en place sera mis à genou». Il n'a pas manqué de saluer la mobilisation des jeunes fortement présents pendant la marche. Alors que pour Mohcine Bellabbès, l'heure est à la construction d'un rapport de force capable de faire face au système en place. Comme il a lancé à ceux qui parlent de la main étrangère que celle-ci est à El-Mouradia. S'agissant de l'alliance avec les islamistes dans le cadre du front du boycott, le président du RCD a déclaré que «même si nous ne partageons pas tout avec les islamistes nous devons nous entendre pour aller vers de nouvelles refondations dans ce pays». Ce n'est que peu après 13 heures que la foule s'est dispersée dans le calme. Par ailleurs, portant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire entre autres, « La Kabylie n'est pas à vendre », « Le boycott pour l'espérance », et « Ulach l'vot ulach », les militants du RCD et quelques sympathisants se sont rassemblés dans la matinée d'hier vers les coups de 10 h sur la place des martyrs de l'ancienne ville de Bouira. La marche qu'ils devraient effectuer était inscrite sous le mot d'ordre du « boycott pour la refondation », selon les affiches placardées la veille dans les rues de Bouira. Des rumeurs ont circulé faisant état de l'interdiction qui a été signifiée aux organisateurs par les autorités. Malgré cela, et après des prises de paroles par de militants du RCD, sur esplanade de la place publique, il a été décidé à l'unanimité d'organiser la marche. Les éléments de la force publique qui étaient présents en force, ont encadré la marche qui s'est ébranlée à partir de la place des martyrs pour franchir la rue Benabdellah, le pont Sayah, le grand boulevard, et enfin déboucher vers le parvis de la stèle qui fait face au siège de la wilaya. Devant une assistance relativement moyenne, les intervenants ont tenu à réitérer les slogans de leur parti à savoir la demande d'une transition démocratique et un changement pacifique. Egalement, la revendication identitaire qui a été réitérée par les participants sur fond d'appels de « assa, azekka, tamazight thella thella » qui veut dire « Aujourd'hui ou demain tamazight sera ». « Notre participation aux actions telles que celles-ci est un prélude pour l'après-17 avril, et nous allons nous atteler à préparer une conférence nationale ou seront représentées toutes les tendances et toutes les forces vives de la nation », selon Akkache Yahya, secrétaire national chargé de l'animation des bureaux régionaux au RCD.