Alors que des voix montent au créneau pour réclamer que l'Algérie quitte la Grande zone arabe de libre-échange (Gzale), les derniers chiffres communiqués sur l'excédent commercial de notre pays avec cet espace économique interarabe font état d'un recul de 546 millions de dollars à 179 millions de dollars en 2013, soit un repli de 75% sur un an. En effet, selon des chiffres dévoilés, hier lundi, par l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), durant l'année 2013, le volume des échanges entre l'Algérie et les pays de la Gzale s'est établi à 7,05 milliards de dollars contre 5,3 milliards de dollars en 2012. Les exportations algériennes vers cette zone ont augmenté de seulement 19% au moment où les importations se sont accrues de 49% sur un an, souligne une étude d'Algex sur l'impact de l'accord de libre-échange sur le commerce de l'Algérie avec cette zone, selon l'APS. Dopées par les hydrocarbures, les exportations algériennes vers la Gzale ont atteint 3,6 milliards de dollars en 2013 contre 3 mds de dollars en 2012, soit une hausse de 19%. Hors hydrocarbures, les exportations du pays ont faiblement progressé (+0,4%) pour atteindre 278 millions de dollars contre 277 millions de dollars en 2012 et 221 millions de dollars en 2011. A 179 millions de dollars, les produits agricoles et agroalimentaires occupent une part de 64% du total des exportations hors hydrocarbures vers la Gzale dont le sucre représente 81% des exportations de ces produits avec un montant de 144 millions de dollars. Les produits industriels représentent, quant à eux, 35% des exportations algériennes hors hydrocarbures vers cette zone avec un montant de 97,4 millions de dollars. En termes de clients, le marché de l'Algérie au sein de la Gzale est à 74% dominé par la Tunisie, le Maroc, la Syrie, le Soudan et la Libye. Les importations algériennes depuis cette zone ont presque doublé en 2013, atteignant 3,4 mds de dollars contre 2,3 mds de dollars en 2012. Les produits industriels importés depuis cette zone représentent une valeur de 3,2 mds de dollars, soit 93% des importations, en progression de 52% par rapport à 2012. Les produits agricoles et agricoles transformés importés de la Gzale ont augmenté de 22% passant de 184 millions de dollars en 2012 à 224 millions de dollars en 2013 au moment où les importations des produits de la pêche ont diminué de 37%, enregistrant une valeur de 5 millions de dollars en 2013 contre 8 millions de dollars en 2011. Au cours de l'année 2013, le marché des fournisseurs de l'Algérie au sein de la Gzale est à 80% dominé par les Emirats arabes unis, l'Arabie Saoudite, la Tunisie, l'Egypte, la Libye et le Maroc. La création d'une Grande zone arabe de libre-échange avait été décidée, pour la première fois, par le Sommet arabe d'Amman en 2001. La Gzale prévoit une suppression totale des droits de douanes entre les pays signataires de l'accord. La Gzale regroupe actuellement 19 pays, à savoir l'Algérie, la Jordanie, l'Egypte, les Emirats arabes unis, le Bahreïn, la Tunisie, l'Arabie Saoudite, le Soudan, la Syrie, l'Iraq, le Sultanat d'Oman, la Palestine, le Qatar, le Koweït, le Liban, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et le Yémen. L'Algérie est membre de cet espace économique interarabe depuis 2009. M. Ziani Abdelouahab, vice-président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), avait exprimé en mars dernier, le souhait d'une révision des conditions d'adhésion de l'Algérie à la Grande zone arabe de libre-échange (Gzale), relevant que beaucoup de produits d'origine asiatique importés dans ce cadre «font une concurrence déloyale à la production nationale». Lors de sa campagne électorale pour les élections présidentielles du 17 avril dernier, la candidate Louisa Hanoune avait préconisé, elle, de quitter la Gzale, au moment où deux organisations patronales, (Association des producteurs algériens de boissons (APAB) et l'Association des exportateurs algériens) montaient au front pour dénoncer le blocage de produits algériens à la frontière tunisienne, ce pays étant lui aussi membre de la Grande zone arabe de libre-échange (Gzale) et un passage des produits algériens vers d'autres pays arabes de ce groupement.