Une période postélectorale très mouvementée chez le patronat. Après le regroupement régional, organisé la semaine dernière par le Forum des chefs d'entreprises (FCE), hier, c'était au tour de l'Organisation nationale du patronat et des entrepreneurs (ONPE) de tenir une rencontre au Centre des conventions d'Oran (CCO) pour expliquer le programme présidentiel et pour annoncer, d'ores et déjà, sa participation dans la prochaine tripartite. Si cette organisation a manqué les rendez-vous précédents, elle se dit, selon son président, Fellah Messaoud, prête pour prendre part à cette réunion car, dira-t-il, «nous avons des experts et des universitaires et ce sont eux qui doivent représenter notre organisation». Plus sûr de lui, le président de l'ONPE lance à l'assistance: «Nous sommes prêts, maintenant, à rentrer à la tripartite par la grande porte en apportant des propositions constructives. Nous avons un plan de travail et un programme économique important. Nous voulons soutenir le président de la République sur le terrain et non pas dans les salons et avec un travail de proximité permanent. De grands défis attendent l'Algérie». L'appel à la tenue d'une tripartite figure parmi les priorités de l'ONPE qui n'attend, nous a expliqué son président, que la constitution du nouveau gouvernement et l'adoption du programme présidentiel par l'APN et le Sénat pour faire ce pas. Après la campagne électorale, les deux organisations semblent opter pour la même stratégie, celle de faire campagne pour la promotion de l'entreprise, considérée comme fer de lance de l'économie, à travers l'application du programme présidentiel. Sur ce point, l'ONPE et le FCE semblent sur la même longueur d'onde, même si les stratégies de travail diffèrent. La rencontre d'hier de l'ONPE a été animée, en plus de son président, par trois ex-ministres. Amar Tou, ex-ministre des Transports, Rachid Haraoubia, ex-ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et Mohamed Seghir Kara, ex-ministre du Tourisme. Cette initiative s'est voulue une continuité du travail effectué lors de la campagne électorale pour aider, a commenté M. Fellah Messaoud, à l'application du programme présidentiel. Loin des enjeux politiques dans cette période postélectorale, les animateurs de cette rencontre ont voulu faire passer un seul message, celui de la promotion de l'entreprise et de l'industrie dans tous les secteurs d'activité pour booster l'économie nationale. En prenant la parole, M. Amar Tou a tracé un historique de l'économie depuis les années 70, 80 et 90 et les réalisations concrétisées après l'arrivée du président Abdelaziz Bouteflika. Pour cet ex-ministre, le mérite de développement économique revient au programme présidentiel appliqué depuis 1999 et aux réformes entreprises. « Aujourd'hui, c'est l'heure du travail dans un climat de stabilité. C'est l'heure aussi de poursuivre tous des projets programmés. La continuité du travail relève des entrepreneurs et du patronat car l'économie est basée sur les entreprises », dira-t-il. Parlant du développement économique par les chiffres, M. Amar Tou souligne qu'entre l'an 2000 et l'an 2013, 770.000 entreprises ont été créées en Algérie. Ce chiffre paraît important, c'est vrai, mai le patronat suggère que l'économie nationale peut supporter la création de 700.000 autres entreprises. Si l'on crée ces 700.000 entreprises en 5 ans et chaque entreprise crée 10 postes d'emploi, on aura au total besoin de 7 millions de travailleurs. On sera donc obligé d'importer la main-d'œuvre étrangère pour aider la main-d'œuvre algérienne. Comme vous voyez, le problème est un problème d'entreprises, de jeunes et de l'Etat ».