Depuis une vingtaine d'années, les bibliothèques du monde entier numérisent leurs collections et les rendent accessibles sur Internet. Ce nouveau rôle bouleverse les modes d'accès au savoir et aux technologies. Désormais la question de la numérisation de la bibliothèque ne se pose plus au niveau de l'Université des sciences et des technologies Houari Boumediene (USTHB) de Bab Ezzouar, à Alger. Depuis quelques semaines la bibliothèque de cette université est totalement numérisée grâce à de grands efforts du personnel. Le projet de numériser les universités Algériennes, remonte, faut-il le rappeler, à plusieurs années dans notre pays. Le projet, consiste à simplement transférer des documents d'un support analogique ou inerte (papier, métal, cire, bande magnétique etc.) sur un support informatique. Pour l'histoire, la première initiative de numérisation de livres, le projet «Gutenberg» piloté par l'Américain Michael Hart, de l'Université de l'Illinois, aux Etats-Unis, remonte à 1971. Ce projet, qui se poursuit, repose non pas sur des bibliothèques, mais sur les contributions de volontaires. Ceux-ci numérisent des ouvrages du domaine public et participent à leur transformation en textes numériques. Les principales bibliothèques du monde, quant à elles, ont commencé à numériser leurs collections au début des années 1990, pour deux raisons principales. D'une part, il s'agissait d'assurer une meilleure préservation des documents : la numérisation était alors vue comme un moyen de remplacer à terme le microfilm. D'autre part, l'objectif était de faciliter l'accès du public à des collections fragiles et précieuses. En Algérie, l'USTHB est la première expédience réussie en matière de numérisation, notamment de milliers de livres. «Même si les collections électroniques qu'offre notre bibliothèque restent en deçà des besoins qu'exigent les modules enseignés et les programmes pédagogiques, surtout avec l'arrivée du système LMD, nous pouvons, toutefois ,avancer que beaucoup d'efforts en matière de prestations numériques ont été consentis par les services de la bibliothèque de l'USTHB afin de répondre aux attentes de ses divers utilisateurs sans ignorer bien sûr, qu'il reste énormément de choses à faire et parfaire », affirme Benrabah Souhila, la directrice et responsable de la bibliothèque universitaire de l'USTHB. Cette dernière rencontrée dans son bureau, soutient que, tout le monde s'entend à dire que les usagers actuels des bibliothèques sont devenus non seulement de plus en plus exigeants en matière de connaissance et de confort, mais également et surtout de plus en plus pressants. Partant de ce constat notre interlocutrice ajoute que la numérisation de la bibliothèque universitaire répond à un souci de se mettre au diapason des sociétés les plus avancées dans le domaine bibliothécaire numérique. Il faut savoir par ailleurs que la numérisation de la bibliothèque de l'USTHB (l'une des plus importantes du pays) a permis notamment d'atteindre de nombreux objectifs. On citera notamment la possibilité de «consulter la documentation en nombre et en qualité», «l'accès libre aux ressources électroniques proposées par les étudiants dans la recherche en ligne et intranet», une «documentation numérique, ebook, texte intégral, sommaire», «Une assistance et accueil dans les recherches», et enfin «une formation de l'utilisateur de la bibliothèque par : des bibliothécaires ou tuteurs au prêt des étudiants chargé de communiquer l'information». Il y'a lieu de préciser en outre que la numérisation de cette bibliothèque a été rendu possible grâce à des compétences internes à cette université. Ce sont des techniciens et des ingénieurs formés par l'USTHB qui ont mis en place de bout en bout cette numérisation. La responsable de la bibliothèque ne compte pas s'arrêter là. Elle affirme qu'une série de mesures sont en cours de prise en charge. «Nous pensons notamment à l'extension de la bibliothèque déjà existante, ce qui constitue une opportunité qui cadre parfaitement avec nos perspectives de décentralisation des activités de la bibliothèque» nous a-t-elle déclaré non sans préciser que cette «numérisation» permettra de mettre définitivement un pied dans le 21em siècle.