Plus de 60 souscripteurs de Cnep-Immo, qui ont déposé leurs dossiers depuis 2006 et qui avaient commencé à croire que leur rêve était en train de se concrétiser, après l'attribution des premières pré-affectations, ont déchanté en apprenant qu'ils ne sont pas concernés, car ne satisfaisant pas au critère selon lequel leurs salaires ne sont pas compris dans la fourchette de revenus exigés en la matière. En effet et selon les concernés, la responsable du service qui les a convoqués au siège de la société à Boussouf leur a appris que pour bénéficier des décisions de pré-affectations il faut avoir un revenu, cumulé avec celui du conjoint, se situant entre 24.000 et 108.000 dinars, et que tous ceux qui dépassent le plafond ou n'atteignent pas le seuil minimum ne sont pas concernés, mais peuvent faire des recours. Nos interlocuteurs avouent alors être déconcertés par la nouvelle. Et de dénoncer cette attitude inqualifiable de la Cnep-Immo, « mais pourquoi c'est huit ans après qu'ils nous parlent de cette fourchette à respecter obligatoirement et pas au moment des dépôts de dossiers, c'est inacceptable qu'une société publique se comporte de la sorte à l'égard de ses souscripteurs ». « En 2012, poursuivront-ils, nous avons été convoqués aussi pour le dépôt d'un complément de dossier, où il n'a été question à aucun moment de présentation de relevés des émoluments ni de fiches de paye, que l'on nous a ressorti et exigé qu'en 2014 ». Et les protestataires de montrer un document émanant du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme portant allégement des conditions d'accès aux logements aidés qui spécifie qu'« à l'actualisation des dossiers des postulants, il sera désormais pris en considération, pour l'examen de l'éligibilité, le niveau du revenu tel qu'il ressort au moment du dépôt initial de souscription ». « Nous n'allons pas nous taire et accepter ces inconséquences et mépris d'un autre âge, qui plus est en contradiction avec les instructions de la tutelle. D'ailleurs, noteront-ils, il y a anguille sous roche dans cette affaire, nous avons l'impression que tout est fait pour opérer des exclusions à n'importe quel prix ». Et de s'interroger sur les tenants et aboutissants de cette « démarche intolérable et en totale contradiction avec les orientations du ministère ». Questionné sur ce sujet, le président de l'association des souscripteurs de Cnep-Immo, M. Boulkout, confirme cette mesure incompréhensible de l'administration « que j'ai déjà saisie de ces cas, affirmera-t-il. Cependant, j'ai dit aux exclus, dont le nombre peut augmenter encore d'ici la clôture des dépôts de recours, qu'il faut attendre les résultats de ces derniers et donner le temps à la Cnep-Immo de se corriger. Dans le cas contraire, il sera alors facile et justifié d'organiser des sit-in devant le cabinet du wali ou recourir à des actions plus musclées ».