Y aurait-il des restrictions en matière de distribution de l'AEP ? La réponse est oui, selon les explications fournies par les différents intervenants, au cours de la journée d'étude et de sensibilisation, organisée par l'ADE, unité de Tébessa et ce, en présence des représentants de la société civile, venus défendre la cause du citoyen. « De la réalité d'une situation de crise d'eau qui risque de s'amplifier, un message à transmettre à la population de la wilaya », dira, en préambule, Hocine Hadjadj directeur de l'ADE, unité de Tébessa, façon de mettre au courant, tout le monde, de la situation critique. Le phénomène endémique de la sécheresse, aidant, les choses s'aggravent, même si le secrétaire général de la wilaya, représentant du wali, à ce séminaire, a voulu dédramatiser, en évoquant plutôt de mesures exceptionnelles. Tout a commencé par l'exposé technique du Dr. Guefaifia Omar, du département Sciences de la terre, de l'Université, sur les connaissances des nappes aquifères Tébessa, Morsottl Cheria, concernant une étude de la climatologie et l'hydrogéologie, ainsi l'expertise des eaux superficielles pour la reconstitution des réserves souterraines. A Tébessa, c'est une population de plus de 700.000 habitants dont près de 200.000, au seul chef-lieu de wilaya. C'est aussi, un apport, minimum, de 20.000 m3 / jour, la question étant comment y parvenir ? A travers des mesures d'urgence, en premier réhabiliter les forages existants, au nombre de 71 forages dont 14 sont en arrêt, à cause selon les spécialistes, de la baisse du niveau de la nappe. Exemple édifiant, 7 forages sont, dans cette situation, à Cheria, autrefois autosuffisante en eau et cela durant une semaine seulement, c'est de quoi alarmer les habitants de cette localité, surtout en l'absence de tout plan de rechange. D'où le recours au transfert d'eau de 15.000 m3/jour, à partir du barrage de Ain Dalia (w. Souk Ahras), quantités qui risquent, toutefois de diminuer, encore une fois, en raison de la baisse des quantités d'eau de ce barrage. D'autres contraintes existent, notamment, la vétusté des conduites d'AEP, en cours de réfection, qui est la cause des déperditions (fuites) estimées entre 30% et 50%. Une autre solution est envisagée et concerne le recours au barrage de Beni Haroun (w. Mila), qui reste une promesse des pouvoirs publics. Donc, selon le SG de la wilaya, il faut, d'abord compter, sur les moyens locaux et les projections géophysiques qui pourront, à moyen terme, aider les études actuelles, en les réactualisant. Le chef de service «AEP» à la DWH, M. N. Dakhli, dressera un tableau de l'état des lieux, allant dans le même sens, en soutenant la thèse de la régression des capacités produites et acheminées en eau potable. Le plan de travail, d'après le même responsable, s'inscrit dans les différents programmes quinquennaux et repose, en priorité, sur la nécessité de la mise à niveau des forages en exploitation, leur rééquipement et la rénovation des canalisations de refoulement. Le problème se pose, également, dans les opérations de transfert en zones rurales, à cause, souvent, des raccordements illicites et la détérioration du réseau, engendrant des dommages. Depuis 2008, quelque 8,5 milliards de DA, ont été alloués pour le renforcement de l'AEP. Aujourd'hui, les chiffres parlent d'eux-mêmes. l'ADE gère 17 communes des 28 de la wilaya de Tébessa, soit 83% de la population totale, ce sont 71 forages dont 57 fonctionnels et 14 à l'arrêt et 63 réservoirs. Mais le constat est plutôt amer avec la baisse du débit dans l'ensemble des communes, qui passe ainsi de 882 à 432 L/jour. Les responsables du secteur, conscients du problème, tentent de trouver la parade afin de rassurer la population et lui expliquer ainsi, la nécessité de ce plan d'urgence. En conclusion, M. H. Hadjadj fera une remarque pertinente en disant que « ce que la nature a créé en un million d'années, nous l'avons exploité (et surexploité) en seulement 35 ans ! » Toute la question est là, comment arrive-t-on à rationaliser notre consommation de ce produit vital, avec une égalité de chance pour tous?