Le cycle de sécheresse chronique qui affecte la région voilà plus de deux décennies a littéralement altéré le potentiel hydrique des principaux barrages, notamment El-Mefrouch, Béni-Bahdel, Sekkak, Hammam Boughrara, Sidi Abdelli, qui totalisent une capacité globale de 358 millions de m3. Cependant, la réalisation de plusieurs projets d'envergure a permis à la wilaya d'atténuer le déficit en eau et de répondre pleinement aux besoins en AEP de la population. En effet, les efforts consentis par l'Etat en matière de réalisation d'ouvrages, de réhabilitation des réseaux de mobilisation de la ressource, des grands transferts sont jugés très appréciables dans le sens où les populations qui, naguère, recevaient de l'eau 1 j/20-1j/10 ont vu leur mode d'approvisionnment nettement amélioré grâce à la réalisation de deux barrages (Boughrara et Sekkak), du transfert des champs captant de Zouïa vers le couloir ouest (de Maghnia à Marsat Ben M'hidi), du transfert Sekkak-Tlemcen, selon M. Kies Mohamed, directeur de l'Hydraulique. Il soulignera dans le même sillage que la tension a été fortement atténuée, dès lors que le grand Tlemcen s'alimente tous les jours, sachant que le couloir ouest desservant une population estimée à plus de 300 000 habitants est assuré par une distribution H24 pour Maghnia et tous les jours pour les autres agglomérations. Sur le même registre, il tient à noter que la situation en eau potable des autres villes s'est nettement améliorée, en l'occurrence dans les agglomérations de Sebdou, Sidi Djillali, Ouled Mimoun, Aïn Tellout, Aïn El-Kebira, Fillaoucène, Sabra, El-Gor Il faut signaler qu'à la date du 30 septembre 2008, les quantités d'eau cumulées dans les 5 barrages ont atteint un chiffre de 80 956 000 m3, soit 62 856 000 pour Hammam Boughrara, 10 193 000 m3 pour Béni-Bahdel, 5 607 000 m3 pour Sekkak, 2 236 000 m3 pour Sidi Abdelli et 64 000 m3 pour Mefrouch) Parallèlement, un important programme de forages d'appoint a été initié par le secteur de l'Hydraulique pour pallier les insuffisances en matière d'AEP des agglomérations secondaires et parfois lointaines à l'exemple de Tagmount, Sebdou, El-Gor, Zelboun, etc Et pour cause. La sécheresse a eu des répercussions fâcheuses sur l'ensemble de la ressource, à travers un rabattement important des nappes, un dénoyage des équipements, un tarissement des sources, un changement de la qualité physico-chimique de l'eau et une vacuité conjoncturelle des barrages alimentant la wilaya. A cet effet, des champs captant ont été réalisés pour sauver les populations en situation de stress hydrique. Sur les risques de surexploitation des ressources en eaux souterraines à l'image de la nappe de Maghnia, des études de faisabilité et d'impact avaient été menées dans ce sens par l'ANRH qui accorda son quitus quant à l'implantation et l'exploitation des forages en question, si l'on se fie aux déclarations du DWH à l'ASPEWIT. Au sujet du programme de dessalement arrêté pour la wilaya de Tlemcen, initié à l'effet de pallier le manque d'eau, le directeur de l'Hydraulique soulignera que cette dernière a misé sur les usines de dessalement d'eau de mer, deux grandes stations sont en cours de réalisation, l'une à Honaïne d'une capacité journalière de 20 000 m3/j, l'autre à Souk Tlata de même capacité et ce, via la société d'investissement Algerian Energy Company (filiale de Sonatrach et Sonelgaz) et l'Algérienne des Eaux (ex-Epeor). Le choix de transformer l'eau de mer en eau potable est motivé par l'insuffisance des ressources conventionnelles en eau et les cycles de sécheresse qui frappe la wilaya, faut-il le noter. Il faut souligner dans ce contexte qu'une journée d'étude sur ladite technologie avait été organisée dernièrement à la maison du Parc national de Lalla Setti à l'occasion de la visite de travail du ministre de l'Energie et des mines M. Chakib Khelil. Par ailleurs, rappelons que la station d'épuration des eaux usées implantée à Aïn El-Hout (Chetouane) et inaugurée (ainsi que le barrage de Sekkak) par le président de la République lors de sa dernière visite officielle en octobre 2008, a été tour à tour inspectée par Abdelmalek Sellal (MRE) accompagné de M. Rachid Benaîssa (MADR) et M. Cherif Rahmani (MEAT). Les eaux épurées rejetées (30 000 m3/j) constituent actuellement une ressource non négligeable pour le périmètre irrigué de Hennaya. Cette STEP de 17 ha vise un double objectif de dépollution du milieu naturel et de mobilisation des ressources en eau non conventionnelles. Il convient d'indiquer dans ce contexte qu'une ferme aquacole est au stade de projet dans la région de Aricha (60 km au sud de Tlemcen) à l'initiative de la direction de la Pêche et des Ressources halieutiques de la wilaya de Tlemcen.