Plus de 200 oulémas, universitaires et exégètes du Coran, et de différentes filières scientifiques et techniques, ont travaillé en ateliers deux jours durant, jeudi et vendredi, pour élaborer un travail de jurisprudence et émettre des fatwas sous forme de recommandations. Les présidents des conseils locaux des oulémas des 48 wilayas du pays, des professeurs et spécialistes dans les sciences du Coran et de la charia se sont rencontrés à Ghardaïa pour étudier «minutieusement» plusieurs sujets sous l'éclairage de l'islam comme le crédit sans intérêt effectué à partir de la caisse de la zakat, l'étourdissement par électrocution (électronarcose) des bêtes et la responsabilité pénale des conducteurs de véhicules dans les accidents de circulation ainsi que de l'impact du coronavirus sur l'accomplissement des rituels du hadj et de la omra. Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a évoqué, lui, un intérêt particulier à la concertation et au dialogue entre les spécialistes du fiqh pour une jurisprudence s'inspirant uniquement du Coran et de la Sunna. Le ministre a affirmé dernièrement que l'Algérie ne comptait pas empêcher ses citoyens d'accomplir le hadj cette saison en raison de la propagation du coronavirus. Cette rencontre devra notamment émettre un avis religieux concernant l'impact du virus sur les personnes âgées, les malades et les femmes enceintes appelées à accomplir le pèlerinage. M. Aïssa l'avait déjà annoncé en déclarant ultérieurement que «le dernier mot reviendra au conseil scientifique qui tranchera la question après des contacts avec les ministères de la Santé algérien et saoudien et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS)». Et à propos des mises en garde lancées par Riyad en direction des pays musulmans, les invitant à reporter le hadj et la omra en raison du coronavirus, le ministre avait fait savoir que ses avertissements «n'engagent pas l'Algérie», affirmant par ailleurs que l'Algérie ne comptait pas empêcher ses citoyens d'accomplir le hadj cette saison en raison de ce virus. Et c'est dans cette optique que le ministre des la Santé, Abdelamelk Boudiaf, a indiqué que 120 médecins accompagneront les pèlerins algériens aux Lieux Saints de l'Islam. Cette annonce a été faite en marge de la séance plénière de l'Assemblée populaire nationale sans toutefois voir le ministre commenter l'avenir du hadj 2014. «Laissez la commission mise en place faire son travail et, à la lumière de ses recommandations, on apportera les réponses adéquates», a-t-il tenu à préciser. Rappelons que l'Algérie a enregistré son premier décès lié au coronavirus le 12 juin dernier après la mort à Tlemcen d'un des deux algériens hospitalisés depuis fin mai pour infection au coronavirus après leur retour d'Arabie Saoudite. La semaine passée, le ministère marocain de la Santé avait incité les personnes fragiles ou malades chroniques à reporter leurs projets de pèlerinage à 2015 avant d'élargir ses recommandations à l'ensemble des citoyens marocains désireux d'accomplir le hadj. S'agissant du coronavirus MERS, Riyad n'a, à ce jour, pas formulé de recommandations particulières aux pèlerins étrangers alors qu'en mai, la Tunisie avait également déconseillé aux personnes fragiles de se rendre en Arabie Saoudite. Au terme de sa sixième réunion d'urgence sur le coronavirus MERS, l'OMS a estimé que la situation restait «grave» sans pourtant décréter un «état d'urgence». Selon le dernier bilan de l'organisation mondiale, 701 cas (faisant au moins 249 décès) ont été confirmés dans le monde depuis l'apparition de la maladie en septembre 2012.