Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a affirmé que l'Algérie ne comptait pas empêcher ses citoyens d'accomplir le hadj cette saison en raison du coronavirus. «L'Algérie ne compte pas empêcher les citoyens algériens d'accomplir le rituel du hadj cette année en raison de la propagation du coronavirus», a précisé M. Aïssa dans un entretien accordé à l'agence de presse. Le ministre a souligné que les données actuelles confirment que le coronavirus «n'a pas encore atteint le stade de gravité», ajoutant que son département ministériel prendra les mesures de prévention nécessaires par rapport aux personnes âgées, les malades et les femmes enceintes. S'exprimant sur les mises en garde lancées par l'Arabie Saoudite en direction des pays musulmans, les invitant à reporter l'accomplissement des rituels du hadj et de la omra en raison du coronavirus, le ministre a fait savoir que ces mises en garde «n'engagent pas l'Algérie» et «le dernier mot reviendra au conseil scientifique qui tranchera sur la question après des contacts avec les ministères de la Santé algérien et saoudien et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS)», a ajouté M. Aïssa. Cette décision sera prise en fonction de la gravité du coronavirus et son impact sur les hadjis algériens. En tout état de cause, les fetwas émises par les savants autorisent les Algériens à ne pas accomplir le hadj, a souligné le ministre qui ajouté que ça reste un cas «de force majeure ». En effet, le conseil scientifique du ministère des Affaires religieuses se réunira juin courant, souligne le ministre. «Il donnera son avis concernant l'impact du virus sur les personnes âgées, les malades et les femmes enceintes », a-t-il ajouté. Selon le ministre, le conseil se substituera au mufti de la République et émettra son avis sur d'autres points. Il est composé de 48 secrétaires scientifiques ayant pour mission la promulgation de fetwas, outre des personnalités religieuses et scientifiques, des cadres universitaires et des personnalités indépendantes. S'agissant du mufti de la République, M. Aïssa a indiqué que le président de la République a les prérogatives de nommer le mufti de la République élu par ses pairs du conseil scientifique national. Le ministre a noté que l'objectif d'une personnalité consensuelle n'a pas encore été atteint, mettant en exergue l'importance d'une «volonté politique» qui permettra au conseil scientifique de devenir une «instance de fetwa». Il a déclaré dans ce sujet qu'«il n'y a pas de personnalité consensuelle pour assumer le poste du mufti de la République» actuellement. «Il n'y a pas de personnalités pressenties à ce poste», a-t-il dit. Pour l'instant, des efforts sont déployés au niveau du ministère «pour trouver une personnalité consensuelle issue de la communauté scientifique et religieuse », a–t-il affirmé. Dans un autre contexte, M. Mohamed Aïssa a indiqué que les imams bénéficieront d'une indemnité allant de 50 à 60% du salaire mensuel suivant les efforts déployés car le ministère est convaincu qu'ils méritent plus. Il a évoqué dans ce sens le statut de l'imam promulgué en 2008, qui a permis d'assurer à ce dernier la protection et la place qu'il leur sied. S'agissant de la formation, le ministre a indiqué que ce statut a aussi permis aux imams de bénéficier d'une formation spécialisée (de trois ans), aux enseignants du Coran (deux ans) et aux muezzins (un an). Voyant que cette formation était insuffisante, le ministre a indiqué que son département travaillait en coordination avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique afin de former les imams à la pédagogie des sciences et de la technologie. L'étourdissement par électrocution : le débat allumé Répondant à une question concernant la fetwa sur le caractère halal des viandes des animaux abattus après étourdissement par électrocution (électronarcose), le ministre a assuré : «Il n'y a pas de crainte pour les Algériens concernant leur culte ou le caractère halal des viandes qu'ils consomment». Le conseil scientifique, a-t-il indiqué, émettra son avis sur cette question juin courant, en coordination avec les vétérinaires et le ministère de la Santé. «Cette question sera tranchée par des savants, conformément au Coran et à la Sunna du prophète », a-t-il martelé. La décision que prendront les érudits sera appliquée par les ministères des Affaires religieuses et des Wakfs, du Commerce, de l'Agriculture et de la Santé, a-t-il ajouté. Le débat autour du «commerce halal» durant le mois de Ramadhan a des objectifs «lucratifs ». Le premier responsable du secteur a soutenu que le plus important est la «santé du consommateur algérien et la commercialisation d'une viande de qualité à un prix raisonnable», a-t-il estimé. Il a rappelé que des «correspondances sont régulièrement adressées aux abattoirs dans les pays étrangers afin qu'ils supervisent l'abattage des animaux pas les musulmans selon les conditions fixées par l'Algérie. Il a noté aussi que le décret relatif à la marque halal est commun aux quatre secteurs (ministères du Commerce, de l'Agriculture, de la Santé et des Affaires religieuses). Le règlement technique fixant les règles relatives aux produits alimentaires halal est entré en vigueur en vertu de l'arrêté interministériel relatif à ce règlement publié au «journal officiel n°15». Ce texte intervient dans le cadre du décret exécutif promulgué en novembre et définissant les conditions et modalités d'informer le consommateur.