Position ■ Alors que l'Arabie saoudite a demandé ouvertement aux pays musulmans de reporter le hadj pour cette saison, l'Algérie assure ne pas vouloir empêcher ses citoyens d'accomplir ce rituel. «L'Algérie ne compte pas empêcher les citoyens algériens d'accomplir le rituel du hadj cette année en raison de la propagation du coronavirus», a assuré hier vendredi le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs. «Le conseil scientifique du ministère des Affaires religieuses se réunira en ce mois de juin pour donner son avis concernant l'impact du virus sur les personnes âgées, les malades et les femmes enceintes», a ajouté Mohamed Aïssa. Concernant les mises en garde lancées par l'Arabie saoudite en direction des pays musulmans, les invitant à reporter l'accomplissement des rituels du hadj et de la omra en raison du coronavirus, le ministre a fait savoir que ses mises en garde «n'engagent pas l'Algérie». «Le dernier mot reviendra au conseil scientifique qui tranchera la question après des contacts avec les ministères de la Santé algérien et saoudien et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS)», a ajouté M. Aïssa. Cette décision sera prise en fonction de la gravité du coronavirus et son impact sur les hadjis algériens. En tout état de cause, les fetwas émises par les savants autorisent les Algériens à ne pas accomplir le hadj, a souligné le ministre qui ajouté que ça reste un cas «de force majeure». Le ministre a cependant relevé que les données actuelles confirment que le coronavirus «n'a pas encore atteint le stade de gravité», ajoutant que son département ministériel prendra les mesures de prévention nécessaires par rapport aux personnes âgées, les malades et les femmes enceintes.Pour ceux qui décident d'accomplir le rituel du hadj, malgré cette mise en garde formulée par l'Arabie saoudite, le Pr Abdelkrim Soukehal, épidémiologiste au CHU de Beni Messous leur recommande la prudence à travers le lavage régulier des mains, le port d'un masque et la consultation d'un médecin en cas de signes cliniques s'apparentant à la pathologie respiratoire. Le même spécialiste a aussi suggéré aux personnes ayant séjourné en péninsule arabe et présentant de la fièvre, des difficultés respiratoires et de la toux, de se rendre, au plus vite, au centre hospitalier le plus proche. Aucun traitement ni vaccin n'existe actuellement pour le coronavirus et la prévention demeure le meilleur moyen de s'en prémunir, selon le même spécialiste qui intervenait au lendemain du décès de l'un des deux cas confirmés d'infection au coronavirus. Le patient originaire de la wilaya de Tlemcen est décédé des suites d'une détérioration de ses fonctions vitales. Il avait été admis au CHU à son retour de la omra en Arabie saoudite où il avait, durant son séjour, présenté les premiers signes respiratoires et digestifs.