La flambée des prix des fruits et légumes et d'autres denrées alimentaires est appelée à se reproduire chaque ramadhan, et ce jusqu'à «l'éternité» si les pouvoirs publics n'interviennent pas pour mettre le holà à cette situation. Telle est la conception des commerçants affiliés à l'UGCAA qui ont animé hier une conférence de presse à l'issue de la rencontre avec le ministre du Commerce, Amra Benyounès, pour présenter les résultats de la réunion. Le président de la Fédération nationale des marchés de gros en fruits et légumes, Achour Mustapha, est catégorique: «Les produits sont disponibles et en quantité suffisante». Le problème récurent de la flambée des prix à chaque ramadan est dû, selon l'orateur, au manque d'organisation dans certains marchés de gros et à l'anarchie qui prévaut dans la distribution et qui obéit au diktat de l'informel et des spéculateurs. Il a précisé que les prix connaissent pour le moment une stabilité dans les marchés de gros en citant le marché des légumes de Khemis El Khachena mais, signale-t-il, 65 % des produits circulent dans le marché parallèle. Les prix se décident par des «courtiers» et dans des cafés. Ils achètent les fruits et légumes devant l'enceinte des marchés de gros non à l'intérieur. «Des centaines de camions font de la revente des produits agricoles à la sortie des marchés de gros à des prix fixés par les spéculateurs» a-t-il mentionné. Le secrétaire général de l'UGCAA, Salah Souilah, a mis l'accent sur la nécessité de limiter la marge bénéficiaire et sur l'affichage des prix des produits à l'entrée de chaque marché. En plaidant en outre pour l'organisation des marchés de gros et des marchés de proximité et en critiquant la politique «de replâtrage» menée jusqu'à nos jours en matière de création de divers marchés. Il a précisé que les pouvoirs publics avaient promis la création 2010 et 2014, de 1000 marchés de proximité, mais aucun marché adéquat n'a été réalisé pour le moment. «Ils ont créé des surfaces de ventes, des petits carrés, qui ne ressemblent guère à des locaux de commerces», a-t-il souligné. Il a regretté le fait que les pouvoirs publics n'ont jamais inclus les propositions ou les recommandations formulées par les artisans et les commerçants qui sont sur le terrain, notamment les adhérents de l'UGCAA dans l'élaboration des textes de projet de loi. A noter que les différentes fédérations affilées à l'UGCAA ont dénoncé «les chiffres erronées» annoncées par certaines personnes qui ne sont pas du métier. Le président de l'Union nationale des boulangers, Ghaltaf Yousef, s'est dit étonné de lire dans des articles de la presse que 20 millions de baguettes de pains sont jetées par jour «pourtant, la consommation du pain baisse durant le mois sacré, on produit 24 millions de baguettes par jour, comment peut-on jeter 20 millions de baguettes par jour, c'est démesuré !» a-t-il souligné en précisant qu'en dehors du ramadan, sur 72 millions de baguettes de pain produites, 2,7 millions ne sont pas consommées. De son côté, le représentant des distributeurs du lait à Alger, Amine Belout a affirmé que la production en matière de lait au complexe de Birkhadem connaît une certaine perturbation, voire une baisse de production. «On est à 300 000 litres par jour, alors qu'on produisait 450.000 à 480.000 litres par jours», a-t-il mentionné. Et d'expliquer cette perturbation par la vétusté des équipements qui nécessitent une rénovation pour pouvoir produire plus. L'orateur a démenti les propos du directeur général du groupe Giplait, Harim Mouloud, ayant annoncé une augmentation de production de 20 % de lait.