Les produits les plus touchés concernent l'ensemble des aliments subventionnés par l'Etat. Contrairement aux premiers jours du Ramadhan caractérisés par la flambée des prix de tous les produits alimentaires, ceux-ci ont connu une légère baisse ces jours-ci. En effet, certains légumes et fruits ont baissé de 50%. Cette chute des prix est-elle le résultat d'un contrôle ou est-elle due à la prise de conscience des consommateurs algériens? Dernièrement, des consommateurs de la ville de Djelfa ont boycotté le poulet à cause des prix envolés dépassant 380 DA/kg alors qu'il était à moins de 260 DA la veille du Ramadhan. Ils voulaient ainsi pénaliser les marchands de volaille par ce comportement. Toutefois, cette attitude a causé la perte de pas moins de 17 quintaux de poulet. Aussi, à titre d'exemple, le marché des fruits et légumes Ali-Mellah n'est plus fréquenté par des consommateurs en raison de la flambée des prix. Ce qui a poussé plus de 40 commerçants à baisser rideau. Justifiant la baisse des prix ces deux derniers jours, M.El Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) a écarté la possibilité de prise de conscience chez le consommateur algérien. Certes, les différentes associations de protection de consommateurs jouent un rôle primordial dans la promotion de la culture de consommation, mais cela reste insuffisant. «Il est illogique de penser que le consommateur algérien a pris conscience du jour au lendemain», a-t-il déclaré tout en rappelant que notre mauvaise culture de consommation surtout au début de Ramadhan a causé la flambée des prix de 20%. Ainsi, il est à reconnaître, poursuit-il, que l'Algérien a un mauvais mode de consommation. «Il gaspille beaucoup, notamment les familles aisées qui sont responsables de plus de 70% du gaspillage». Selon lui, la consommation des fruits et légumes durant ce mois de Ramadhan est estimée à 10 millions de quintaux. Entre 400.000 et 500.000 quintaux de légumes et de fruits sont destinés au gaspillage dont 50% au niveau des marchés de gros. Il a expliqué ce fait par le surplus enregistré au niveau de ces structures. Or, les prix sont multipliés par deux au niveau du consommateur. Cette perte relève du déficit des marchés de détail et de proximité qui peuvent absorber ce surplus quotidien estimé entre 15% et 20%. «Les 43 marchés de gros au niveau national sont insuffisants pour répondre à toute la demande qui ne cesse de s'accroître et d'influer sur la différence des prix entre le gros et le détail». Le gaspillage ne vise pas seulement les fruits et les légumes. Les produits les plus touchés concernent les produits subventionnés par l'Etat. M.Boulenouar a estimé qu'entre 10 à 12 millions de litres de lait sont gaspillés pendant le mois sacré, ainsi que plus de 120 millions de baguettes de pain seront jetées dans les poubelles. Au total, le gaspillage des produits alimentaires est estimé à 5 milliards de DA. Quant à la flambée des prix de la viande blanche, M.Boulenouar l'a expliquée par l'insuffisance de la production nationale estimée à 250.000 tonnes alors que le besoin national dépasse les 400.000 tonnes par an. Aussi, l'unique solution pour avoir des prix raisonnables est d'encourager la production nationale via le ministère de l'Agriculture.