Des échauffourées ont été enregistrées dans la nuit de lundi à mardi à Berriane, à 45 kilomètres au nord de Ghardaïa, suite à l'agression d'une passante par jets de pierres, selon une source médicale locale citée par l'APS. Une citoyenne qui se dirigeait vers la polyclinique de Berriane a reçu un galet lancé par un groupe de jeunes entraînant l'intervention d'un de ses proches puis un attroupement sur les lieux suivi d'échauffourées qui «se poursuivent toujours». Ces échauffourées ont fait une trentaine de blessés dont des agents des forces de l'ordre arrivés en renfort pour s'interposer entre les parties en conflit, a assuré un élu local joint par l'APS par téléphone. Les antagonistes ont dressé des barricades de pierres et autres objets hétéroclites et brûlé des pneus pour bloquer la route nationale à la circulation et empêcher l'accès des forces de l'ordre, a-t-il ajouté. Les forces de l'ordre ont utilisé des bombes lacrymogènes pour disperser les antagonistes et empêcher tout regroupement d'émeutiers, a ajouté la même source. Les actes de vandalisme et de destruction d'édifices publics et de mobilier urbain ainsi que des traces de pneus brûlés, des pierres érigées en barricades et des douilles de bombes lacrymogènes sont encore visibles donnant ainsi une image de désolation du centre-ville de Berriane, a affirmé l'élu communal. Dans la ville de Ghardaïa des incidents ont été également enregistrés le jour de l'Aïd et les forces de sécurité ont dû tirer des bombes de gaz lacrymogène pour disperser les belligérants. Le Conseil des notables mozabites des «ksour» de Ghardaïa, dans un communiqué rendu public en début de semaine, a réitéré son engagement à poursuivre ses efforts pour une sortie définitive de cette crise qui secoue la région depuis plusieurs mois. Cet engagement se traduit, selon le communiqué, par une série de propositions visant à mettre un terme aux évènements sanglants que connaît la région. L'initiative des notables mozabites intervient en soutien aux dispositions prises par les plus hautes autorités de l'Etat visant à préserver l'unité nationale, est-il indiqué. Tout en rappelant que la région du Mzab est secouée depuis plusieurs mois par des violences communautaires et un déchaînement de violence qui ont causé la mort de plusieurs innocents, le conseil des notables réitère son attachement à l'unité nationale dans le respect du particularisme identitaire de la communauté mozabite. Sur le plan sécuritaire et juridique, la communauté mozabite réclame l'application de la loi contre les criminels, les fauteurs de troubles et ceux qui ont porté atteinte aux lieux de culte et aux symboles du patrimoine historique, national et humanitaire de la région. La concrétisation des promesses répétées faites par les plus hauts responsables pour un retour de l'autorité de l'Etat et l'application rigoureuse des lois de la République sont aussi soulignés dans le communiqué. De même qu'il revendique l'arrestation de tous les assassins, criminels et barons du crime et de la drogue à l'origine des évènements sanglants et la récupération des biens volés ainsi que l'ouverture d'une enquête sur les responsables administratifs et ceux en charge de la sécurité impliqués dans les évènements. Cette enquête doit aussi toucher tous ceux qui incitent à la poursuite des violences, appellent au meurtre à la destructions des biens et au vol à travers les réseaux sociaux ( ) Enfin, le conseil insiste sur la protection de l'intégrité physique des personnes et de leurs biens par le maintien d'un plan sécuritaire jusqu'à la fin de la crise. Outre le volet sécuritaire et juridique, le conseil des mozabites dresse une série de propositions sociales et de développement de la région qui peuvent contribuer à une solution de la crise. Entre autres propositions, le conseil insiste sur l'implication des notables, des élus actuels et anciens, des cadres dans toutes les décisions concernant le développement de la région. L'indemnisation des familles des victimes et des personnes touchées par les évènements, la mise en place d'un dispositif visant la préservation du patrimoine de la région, la titularisation des enseignants vacataires qui ont réussi à sauver l'année scolaire, accorder un quota de postes de haute responsabilité de l'Etat aux cadres compétents de la région, responsabiliser les imams pour véhiculer la culture du dialogue de la diversité et du respect des communautés, le règlement de tous les dossiers administratifs ou d'indemnisation en suspens depuis plusieurs années notamment ceux relatifs aux inondations de 2008, la création de nouvelles villes pour atténuer la pression sur la vallée du Mzab et le transfert de la cité administrative hors de la vallée Pour conclure, le conseil des notables et les représentants de la société civile s'engagent à poursuivre leurs efforts pour sensibiliser les jeunes à ne pas répondre aux provocations et à rester vigilants.