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L'histoire et les secrets du patrimoine culturel dévoilés
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 05 - 08 - 2014

Tlemcen possède un patrimoine culturel riche et multiple représentant le brassage des différentes civilisations qui se sont succédé depuis les temps préhistoriques à nos jours. M. Chenoufi Brahim, conservateur en chef du patrimoine culturel et responsable des sites et musées, nous dévoile l'histoire et les secrets de ces biens bien intarissables, capables de contribuer au développement social, matériel et culturel: « Durant la colonisation, l'administration française a abattu des maisons, des mausolées, des petites mosquées et des constructions de toutes sortes. Même la Kissaria, par exemple, n'a pas été épargnée. Cette destruction massive a touché beaucoup plus la partie ouest de la ville de Tlemcen, parce que l'extension opérée par l'administration coloniale de l'époque s'est faite beaucoup plus sur la partie ouest de la ville, à partir du centre-ville. On peut dire que le premier noyau de la matérialisation de cette ville, c'était la démolition systématique de la Médersa « Tachfinia », pour exploiter plus d'espace au centre-ville, donc il fallait pour cette administration de dégager tout cela. Et à partir de cet espace qui reprend, un petit peu, le schéma de la ville romaine, donc les Français ont calqué si on veut le schéma urbain de la ville romaine, c'est-à-dire ils vont reproduire le forum, l'espace public ou la place publique, à partir duquel, donc, s'ouvrent les voies en parallèle (en damier). Donc les deux voies principales perpendiculaires et toutes les voies qui suivent en parallèle. Mais, cette ouverture de voies n'est pas faite vers l'est, mais beaucoup plus vers l'ouest, et là il y a eu l'extension aussi, au-delà de cette ville, entre le quartier d'El Matmare (Ouled Mimam, etc) vers le grand bassin et au-delà même, et puis au-delà des remparts. Ça s'est fait à partir de 1846-47.
De même pour El-Méchouar, les aménagements qui ont été faits, c'est à partir de cette date, une fois qu'ils ont pu maîtriser la ville, et réussi à vaincre l'Emir Abdelkader, donc ils avaient systématiquement rasé les palais des Zianides d'El-Méchouar, comme en témoigne l'Abbé Vergès dans ses écrits. Donc, il y a deux sortes d'intervenants des Français sur cette grande entreprise de matérialisation de la ville. Il y a d'un côté le génie militaire, qui s'occupait beaucoup plus de l'avenir de l'armée, des ouvrages publics, tels les ponts, chaussées, ouverture de voies, aménagements, créations des casernements, parce qu'ils avaient un problème de casernements de leur soldatesque, car leurs soldats n'avaient pas d'abri. C'est pourquoi les spécialistes se posent la question lancinante : comment et pourquoi les maisons traditionnelles tlemceniennes ont perdu leur aspect initial ? Eh bien, tout simplement parce que les Français avant la création de ces casernements que nous connaissons tous par la suite, telles que la caserne « Gourmala », la caserne « Acimi Miloud » et autres, occupaient de grosses maisons ottomanes, turques et des hommes riches. Que s'est-il produit ? Alors, pendant l'hiver rigoureux, les soldats dépouillaient tout le bois de ces maisons pour se chauffer et dégradaient ainsi ce patrimoine tlemcenien. Et voilà comment de nombreuses bâtisses ont été refaites, en profilés métallique IPN. A partir de 1920, le système de poutre de voutain en IPN est apparu dans la ville de Tlemcen. Donc, substitution des rondes de bois par l'IPN et le métal ».
S'agissant du second côté, à savoir le service des antiquités, où ce qu'on appelle les beaux arts par la suite, M. Chenoufi Brahim, ce féru d'art et d'histoire, qui est doté de talent de conteur, souligne : « Après l'indépendance, pour ces antiquités, il y avait quelques architectes, ou des archéologues, qui n'avaient pas certes des formations spécifiques archéologues à cette époque-là, mais c'étaient des gens de culture générale, ou bien des architectes, comme l'historien Blanchet Adrien (1866-1957), qui a beaucoup travaillé dans l'archéologie, ou William et Georges Marçais. William Marçais, qui était professeur à la Médersa, a été le premier responsable du musée de Tlemcen. Il est, en outre, l'auteur (avec son frère Georges), en 1903, de l'important ouvrage consacré aux monuments arabes de Tlemcen. Ce document constitue un pas considérable dans le développement des études sur l'art arabe et est accueilli avec beaucoup d'enthousiasme par les professeurs de l'école supérieure des lettres d'Alger. C'est William qui avait dressé le premier inventaire du musée de Tlemcen. Donc, le génie militaire et les civils de l'ordre, tous les deux récupéraient les objets et pièces archéologiques, des éléments de constructions, etc. Ils ont eu sous leur main des petites collections mais qui non seulement n'étaient pas bien exposées ou préservées, mais elles étaient accumulées dans des salles humides et obscures ». De fait, une large partie des collections artistiques et archéologiques de la ville de Tlemcen a subi des détériorations et même des déperditions.
« Durant cette période, le magasin des antiquités (romaines, arabes et berbères) n'ayant toujours pas été retrouvé. Pour les Français, ces monuments historiques classés étaient considérés surtout un patrimoine national. Ce n'est qu'à partir de 1901 que l'administration coloniale a pensé à la création d'un musée dans la mosquée de Sidi Belahcène (Mosquée Abou El-Hassan Et-Tenessi). Les Français avaient transformé ce lieu en une écurie pour les chevaux et pour stocker des aliments de bétail dans des hangars.
En 1879, un incendie a ruiné une grande partie de cette vieille mosquée. Les fenêtres de cette mosquée ont été modifiées et la maison de l'imam détruite. Une collection importante de cailloux, fragments de marbres décorés, débris de mosaïques, et des objets de métal, réunis par l'Abbé Brevet (curé de Tlemcen de l'époque), a été offerte à ce musée. Même la mosquée d'El-Mechouar avait été utilisée par les Français pour stocker des fourrages pour leurs chevaux », poursuit ce professionnel. Ainsi, durant toute la période coloniale, le musée de Tlemcen avait traversé une ère de désordre et de dissolution complète. Après l'indépendance, le premier musée de Tlemcen voit le jour en 1994.
Selon M. Chenoufi Brahim, toutes les collections exposées à Sidi Belahcène ont été transférées vers ce musée, qui englobait également des musées de Sidi Bel-Abbès et Aïn Témouchent. En 2007, un office de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (OGBEC) a été mis en place. D'autres musées ont vu également le jour, tels que le musée d'art et d'histoire, le musée d'archéologie islamique, le musée de calligraphie, le centre d'interprétation du costume traditionnel et l'annexe du centre de conservation des manuscrits d'Adrar.
A noter qu'un nouveau musée d'archéologie islamique est en cours de construction. Selon M. Chenoufi Brahim, son taux d'avancement des travaux avoisine les 75%. Ce musée d'envergure nationale abritera essentiellement des collections islamiques, des pièces d'antiquité, de préhistoire, le contemporain et des collections géologiques et paléontologiques.


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